Les grands tournants du WEC 2016:Fuji : le "super-intérimaire" Will Stevens arrache la victoire à RGR Sport
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Les grands tournants du WEC 2016:Fuji : le "super-intérimaire" Will Stevens arrache la victoire à RGR Sport

 

Difficile de résumer en quelques mots les 6 Heures de Fuji : première victoire de Toyota en Championnat du Monde FIA (WEC) depuis 2014 après un duel avec Audi et Porsche, succès inaugural de Ford Chip Ganassi Team UK en catégorie LMGTE Pro... Mais le fait de course le plus impressionnant est l'oeuvre de Will Stevens. Son dépassement en fin de course sur Bruno Senna (RGR Sport) offre à G-Drive Racing une première victoire LMP2 2016 longtemps espérée.

En 2016, l'ancien pilote de Formule 1 Will Stevens a vécu une année pour le moins étrange, au fil de laquelle il a appris les ficelles de la catégorie LMP2 tout en se familiarisant avec une Audi GT dans une autre discipline.

Le Britannique a commencé la saison avec l'équipe Manor, elle aussi nouvelle venue en WEC, et qu'il avait déjà côtoyée en F1. Mais il récupère par la suite le baquet laissé vacant par Nathanaël Berthon chez G-Drive Racing pour les 24 Heures du Mans, troisième manche WEC 2016. Will Stevens s'adapte très vite à ce nouvel environnement et devient un sérieux candidat à la victoire. Mais une crevaison et une pénalité pour une infraction sous "Slow Zone" empêche finalement G-Drive Racing de contester la supériorité de Signatech Alpine.

Par la suite, Alex Brundle succède à son compatriote, mais le "super intérimaire" Will Stevens retrouve l'équipe russe pour remplacer René Rast, retenu en série DTM... Et tout se passe comme s'il n'avait jamais quitté G-Drive Racing. Avec Roman Rusinov, Stevens signe la cinquième pole position 2016 de l'écurie (en sept courses) et creuse immédiatement l'écart sur un Filipe Albuquerque (RGR Sport) très bagarreur et sur Nicolas Lapierre (Signatech Alpine) lors de son premier relais.

Rusinov puis Brundle conservent cet avantage, mais leurs poursuivants sont toujours en embuscade... Et un dernier arrêt au stand très court permet à Bruno Senna de passer en tête, alors qu'il reste à peine une heure de course.

Déterminé à ne pas revivre la mésaventure de Mexico, où G-Drive Racing avait perdu la victoire dans la dernière heure, Will Stevens revient à bride abattue dans les roues de la Ligier n°43, et ose un dépassement téméraire à l'intérieur. Bruno Senna ne l'entend pas de cette oreille et serre le Britannique contre le muret des stands. Stevens sort en tête de cette passe d'armes, mais se voit immédiatement intimer l'ordre de rendre cette position, pour avoir franchi des quatre roues la ligne blanche séparant la piste de la sortie des stands.

Le Britannique garde son calme et remonte à l'assaut cinq minutes plus tard. Cette deuxième tentative est la bonne : il passe Senna à l'abord du virage 1, en couvrant la trajectoire intérieure. Après six heures de course, seulement 1''3 seconde sépare les deux premiers de la catégorie LMP2.

Après avoir (enfin) ouvert le compteur 2016 des victoires de G-Drive Racing, Will Stevens démontre dès la manche suivante de Shanghai que Fuji n'était pas un feu de paille, avant que Rusinov et Brundle (de nouveau associés à René Rast) ne réalisent la passe de trois à Bahreïn, après un nouveau duel en fin de course avec RGR Sport.

Si Will Stevens choisit de revenir en WEC en 2017, nul doute que ses services seront très demandés...