Les grands tournants du WEC 2016 : Les 6 Heures de Nürburgring
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Les grands tournants du WEC 2016 : Les 6 Heures de Nürburgring

 

AF Corse, une remontée imperturbable vers le podium

La course de la Ferrari n°83 aux 6 Heures du Nürburgring ne lui a peut-être pas valu les gros titres, mais elle constitue un véritable cas d'école sur la manière de sauver une situation qui semblait irrémédiablement perdue. Et dont le résultat final allait par la suite jouer un rôle d'importance dans l'issue de la compétition en catégorie LMGTE Am.

La clé du succès en Championnat du Monde d'Endurance FIA (WEC), c'est la régularité. Trouver la meilleure façon de marquer des points quand les choses se compliquent, et pas seulement lorsque tout marche à la perfection, telle est la véritable étoffe d'un champion. Ce qu'a clairement démontré la remontée jusqu'à la deuxième place de la Ferrari 458 Italia n°83 de AF Corse aux 6 Heures du Nürburgring.

Emmanuel Collard, Rui Aguas et François Perrodo n'ont pas été ce jour-là les plus rapides, ils n'ont pas connu une course tranquille... Il leur a fallu compter sur la malchance susceptible de s'abattre sur leurs adversaires, mais au final, le trio franco-portugais a maintenu son taux de réussite de 100 % de podiums, et ainsi mis une pression conséquente sur leurs rivaux de l'Aston Martin n°98.

 

Après la victoire à Silverstone et les cinquante points réservés à la voiture engagée à l'année en WEC la mieux classée au Mans (où l'Aston Martin de Pedro Lamy, Mathias Lauda et Paul Dalla Lana a dû abandonner), Collard, Aguas et Perrodo arrivent au Nürburgring avec une avance confortable de 49 points.

Cela signifie que même si le trio Lamy/Lauda/Dalla Lana remportait toutes les victoires et pole positions à chacune des six manches restantes, il suffirait à la Ferrari n°83 de terminer toutes ces courses sur la deuxième marche du podium.

La tâche aura toutefois été rude pour décrocher cette position au Nürburgring. Parti depuis la quatrième place, François Perrodo est troisième, en bagarre avec la Porsche de Christian Ried (KCMG), lorsqu'il commet une erreur d'estimation sur sa vitesse, et se retrouve dans le bac à gravier à l'approche de la chicane Veedol.

A l'inverse du Mans, où AF Corse avait eu quinze heures devant elle pour rattraper une excursion hors piste à Arnage, l'équipe italienne ne disposait pas de la même latitude sur le tracé étroit et sinueux du Nürburgring, qui n'est pas le terrain d'expression idéal pour les qualités de la Ferrari 458 Italia.

 

Même si son retour a été facilité par une poussette de Marc Lieb qui envoie la Porsche 911 RSR n°88 de Khaled Al Qubaisi (Abu Dhabi Proton Racing) dans le gravier à deux heures du drapeau à damier, impossible pour la Ferrari n°83 de se contenter d'une course d'attente, avec l'Aston Martin n°98 largement en tête.

Collard, Perrodo et Aguas ne ménagent pas leurs efforts, réalisant des chronos réguliers pour se rapprocher de la Corvette n°50 (Larbre Compétition), qui occupe alors la deuxième position. Lorsqu'elle s'arrête juste avant une neutralisation "Full Course Yellow", la Ferrari n°83 tire habilement parti de la situation et grimpe à une troisième place... qui se transforme en deuxième après l'arrivée, lors du déclassement de la Porsche KCMG après les vérifications techniques d'après-course.

Passée quasi inaperçue, cette belle remontée permet à AF Corse de perdre un minimum de points sur l'Aston Martin n°98. En outre, le deuxième doublé de la saison des Ferrari 488 GTE en catégorie LMGTE Pro offre un bonus appréciable au Cheval Cabré dans la Coupe du Monde Endurance FIA des Constructeurs GT, qui allait s'avérer lui aussi crucial à l'heure des comptes.

AF Corse s'envole donc pour Mexico avec un avantage psychologique certain et, lorsque l'Aston Martin n°98 est contrainte à l'abandon, une voie royale s'ouvre vers le Trophée Endurance FIA des Equipes et des Pilotes LMGTE Am.