Les grands tournants du WEC 2016 Shanghai : des crevaisons à répétition brisent les espoirs de titre de Toyota

Après les 6 Heures de Fuji, théâtre de sa première victoire depuis 2014, le moral est au beau fixe chez Toyota, à la veille de l'avant-dernière manche du Championnat du Monde d'Endurance FIA (WEC) 2016 à Shanghai. Mais deux crevaisons pour la TS05O HYBRID n°6, et un pilotage sans faille des Champions du Monde en titre de la Porsche 919 Hybrid n°1, placent Neel Jani, Marc Lieb et Romain Dumas en bonne position pour le championnat.

Avec seulement 3,5 points au compteur à l'issue des trois premières manches 2016, la lutte de Brendon Hartley, Timo Bernhard et Mark Webber pour conserver leur titre mondial des pilotes est en réalité terminée après la pause estivale pour les 6 Heures du Nürburgring. L'attention de Porsche se concentre alors sur Jani, Lieb et Dumas, l'équipage de la n°2, victorieux à Silverstone et au Mans. La position de la Porsche 919 Hybrid n°1 est désormais celle du trouble-fête chargé, autant que possible, de prendre des points à Toyota et Audi.

Elle va s'acquitter de ce rôle à la perfection. Trois victoires consécutives au Nürburgring, à Mexico et sur le Circuit des Amériques prouvent que le trio Hartley/Bernhard/Webber détient toujours la formule gagnante, mais le sursaut de Kamui Kobayashi, Stéphane Sarrazin et Mike Conway à Fuji rappelle aussi à Porsche que la route vers le titre ne sera pas si tranquille. Le trio de la Toyota TS050 HYBRID n°6 est revenu à 23 points de la tête du classement des pilotes. A Shanghai, la pression est d'autant plus forte sur Porsche que Sébastien Buemi, au volant de l'autre Toyota (n°5), s'impose en tête face à Brendon Hartley dès le premier virage.

Mais le leadership du constructeur japonais est bref, lorsque le Néo-Zélandais reprend son bien juste avant l'entrée en piste de la voiture de sécurité. Buemi a rétrogradé en cinquième position à la fin de la première heure. Mais des soucis persistants de buse de ravitaillement chez Audi transforme la lutte pour le podium en un duel entre Porsche et Toyota.

Une fois la piste gommée, Kobayashi se lance dans la bataille, échangeant régulièrement la deuxième place avec Marc Lieb, jusqu'à ce qu'il emporte la décision dans l'épingle du virage 14.

A ce moment, la course est très ouverte. A deux heures du drapeau à damier, le pneu arrière gauche de la Toyota n°6 déchappe. Mais cette mésaventure de Mike Conway s'avère un mal pour un bien : l'entrée en piste en fin de course de la voiture de sécurité doit permettre à Toyota de terminer les 6 Heures de Shanghai en effectuant un seul arrêt, contre deux pour la Porsche n°1.

Mais, avant même que Toyota puisse tirer parti de ce bel espoir, celui-ci s'évanouit lorsque, 17 boucles plus tard, une deuxième crevaison à l'arrière gauche contraint Mike Conway à un arrêt au stand impromptu, qui réduit à néant cet avantage stratégique potentiel.

Cet incident apporte à Porsche un coup de pouce décisif, avec le quatrième succès de la saison pour l'équipage de la Porsche n°1 - le dernier de Mark Webber en WEC - et une avance de 17 points pour le trio de la n°2, au lieu de 10 en cas de victoire Toyota. Ce résultat offre également le titre mondial des constructeurs à Porsche.

Même si Toyota n'a pas été en mesure de capitaliser sur les problèmes de la n°2 lors de la finale à venir de Bahreïn, l'impact psychologique des 6 Heures de Shanghai est indéniable - tout comme la contribution des Champions du Monde en titre à la victoire finale de Porsche dans le WEC 2016.