Retour sur la saison 2022 de la catégorie GTE-Pro : Ferrari a eu le dernier mot.

Dans le premier épisode d'une courte série sur fiawec.com, Daniel Lloyd de Sportscar365 revient sur l’ultime bataille pour le titre en LMGTE Pro.

Daniel Lloyd Sportscar365’ revient sur l’ultime bataille pour le titre en LMGTE Pro.

La 10e saison du championnat du monde d'endurance FIA  a sonné le chant du cygne de la catégorie LMGTE Pro, extrêmement compétitive et populaire. Les équipes d'usine Ferrari, Porsche et Chevrolet ont livré une bataille à la fois féroce et passionnante qui a vu chacune des cinq voitures remporter au moins une course dans une lutte pour le titre qui s'est achevée de manière abrupte.

Après six courses passionnantes, Ferrari l'a emporté de justesse, Alessandro Pier Guidi et James Calado défendant avec succès leur titre mondial de pilote 2021, le Cheval Cabré remportant également les lauriers des constructeurs. L'équipe d'usine Porsche, dirigée par Manthey, a littéralement acculé le team transalpin AF Corse, Pier Guidi et Calado ne battant finalement Kévin Estre et Michael Christensen que de deux petites unités.

Les autres équipages des deux concurrents GTE-Pro chevronnés ont également élevé leur niveau cette année, ajoutant une dimension supérieure au scénario haletant dans la lutte pour le titre, alors que Nick Tandy et Tommy Milner ont fait en sorte que Corvette Racing joue les troubles fêtes pour cette première saison complète du célèbre constructeur américain en FIA WEC.

La saison a bien débuté pour Porsche, puisque Estre et Christensen ont remporté des 1000 Miles de Sebring écourtés sur drapeau rouge, au volant de la Porsche 911 RSR-19 n° 92. Nick Tandy et Tommy Milner ont pris la deuxième place avec la Chevrolet Corvette C8.R n°64. Quant à Ferrari, tenant du titre, il a connu un lever de rideau compliqué, ses deux 488 GTE Evo ayant du mal à suivre le rythme de ses adversaires en Floride.

Un retard que Ferrari n’avait pas résorbé en mai à Spa-Francorchamps. La Porsche n° 92 a dominé toutes les séances d'essais libres avant que Gianmaria Bruni ne décroche la pole au volant de la voiture n° 91, avec huit dixièmes d'avance sur la 488 GTE Evo rouge la plus rapide.

Mais le jour de la course, le temps pluvieux a bouleversé la donne annoncée pour ce week-end dans les Ardennes belges. Les deux 488 ont devancé la Porsche n°92 en chaussant des pneus pluie sous un drapeau rouge, mais Christensen a comblé l'écart lorsque la piste a séché dans la dernière heure. Après s'être débarrassé d'Antonio Fuoco sur la Ferrari n°52, le Danois a talonné Calado jusque dans les derniers hectomètres, mais le pilote Ferrari a tenu bon pour remporter une victoire aussi belle qu’inattendue.

Porsche est remonté sur la plus haute marche du podium lors des 24 Heures du Mans où Bruni, Richard Lietz et Frederic Makowiecki s’adjugent la dernière victoire GTE-Pro de la célèbre endurance mancelle.

Makowiecki, engagé pour une seule épreuve, était en train de lutter contre le vainqueur en titre Pier Guidi à cinq heures de l'arrivée lorsque la Ferrari n°51 a crevé et perdu du terrain. Le Français n'a pas hésité une seconde, s’offrant une victoire enivrante sur ses terres, tandis que Bruni et Lietz s'imposaient en GTE-Pro pour la première fois depuis 2018. 

Le duo italo-autrichien a également pris la tête du championnat. La Porsche n°92 a également subi une crevaison qui l'a reléguée à la quatrième place derrière les deux Ferrari. Rien de comparable, cependant, avec le drame vécu par Corvette Racing. 

La Chevrolet Corvette n°64 semblait pouvoir prétendre à la victoire jusqu'à ce qu'Alexander Sims s'écrase lourdement dans les rails à Mulsanne, après avoir été touché par une LMP2. 

Un incident qui a mis fin aux espoirs de Corvette en l’espace d’une seconde, après que sa voiture n° 63 ait été abandonnée plus tôt en raison de problèmes mécaniques. L'abandon de la n°64 a également eu pour effet de réduire les chances de titre de Tandy et Milner, puisque le double tour d’horloge dans la Sarthe compte double pour le championnat.

Un mois après ce double échec désastreux, Corvette Racing s’est magistralement remis en selle à Monza en battant Ferrari sur ses terres.

Tandy réalise une course légère en carburant  pour profiter du fait que la Ferrari n°52 de Fuoco et Miguel Molina, en tête, a besoin de faire un " splash " tardif à quelques minutes de la fin. Bien qu'elle n'ait pas remporté la victoire, la Ferrari est montée sur le podium et Pier Guidi/Calado s'empare de la tête du championnat après une bataille acharnée avec la Porsche n°92.

Un ajustement de la balance de performance entre Spa et Monza a permis à Ferrari de revenir dans le coup et a donné lieu à des échanges passionnés entre les titans de la course GT, Pier Guidi et Estre, qui a quitté le top 3 en raison d'une pénalité.

Pier Guidi et Calado ont ensuite réaffirmé leur volonté de défendre le titre en remportant les 6 Heures de Fuji, qui se sont déroulées sans drapeau jaune ni interruption. L'une ou l'autre des Ferrari aurait pu s'imposer, mais Calado a ramené la n°51 devant la n°52 pour porter son avance et celle de Pier Guidi sur le duo de Porsche le plus proche - Estre et Christensen - à 11 points.

Mais avec plus de points distribués pour les BAPCO 8 Heures de Bahreïn, le titre est loin d'être acquis. 

Les événements dramatiques de la course décisive pour le championnat l'ont parfaitement souligné et ont résumé tout ce qui a fait de la GTE-Pro une catégorie si appréciée. 

Après une première bataille Ferrari-Porsche, l'ordre est bouleversé par un FCY qui fait également entrer Corvette dans le jeu. Calado a émergé en tête avec Tandy en second, mais Fuoco a éliminé le Britannique pour faire un doublé Ferrari. Cela s'annonçait comme une fin parfaite pour les champions en titre, jusqu'à ce que Calado ralentisse soudainement avec un dysfonctionnement de la boîte de vitesses. 

Pier Guidi a sauté dans la voiture et l'a soigneusement préservée pendant que ses rivaux la dépassaient. Fuoco et Molina ont remporté une victoire attendue de Tandy et Milner, tandis que Porsche a changé ses voitures pour donner la troisième place à Estre et Christensen. Un abandon soudain de Ferrari aurait pu faire basculer le titre en leur faveur, mais l'irrépressible Pier Guidi a tenu bon jusqu'au drapeau à damier et la victoire au championnat.

La dernière saison de la classe GTE-Pro contenait tout ce que l'on pouvait attendre d'une catégorie qui a produit certaines des meilleures courses du WEC au cours de ces 10 dernières années. 

Les équipes d'usine de Ferrari, Porsche, Chevrolet, Aston Martin, Ford et BMW, ainsi que les quelques courageux privés, ont tout donné pour chaque course, alors qu'ils se battaient pour les points et la fierté de leur entreprise.

L'année prochaine, Ferrari et Porsche transféreront leurs efforts en catégorie  Hypercar. La fin  de la catégorie GTE-Pro, mais le niveau de compétition est sûr de perdurer dans les rangs des prototypes.

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