
La première moitié des Bapco 6 Heures de Bahreïn ont été captivantes, avec en piste un incroyable spectacle dont l'enjeu majeur est la lutte pour le titre mondial des pilotes, qui oppose les équipages de la Porsche n°17 et de l'Audi n°7.
Alors que la troisième heure s'achève, la course connaît une brève neutralisation destinée à évacuer des débris de la piste. Audi en profite pour marquer un arrêt au stand, et la n°7 de Benoît Tréluyer est en tête avec un mince avantage de 0''3 seconde sur la Porsche 919 Hybrid de Marc Lieb (n°18).
Au départ, Timo Bernhard se construit une légère avance, mais Lucas di Grassi (Audi n°8), qui a passé Marcel Fässler sur l'autre R18 e-tron quattro (n°7), se fait immédiatement pressant sur Romain Dumas, en deuxième position.
Le Brésilien se débarrasse rapidement du pilote français et se lance à la poursuite de Bernhard, qui semble pourtant contrôler la situation en tête après une demi-heure de course. Mais le premier coup de théâtre intervient quelques minutes plus tard : le candidat au titre des pilotes et sa 919 Hybrid n°17 s'arrêtent au stand et la voiture est immédiatement rentrée dans son box. Un capteur du moteur doit être réparé au grand dam de Timo Bernhard, dont le langage gestuel au volant trahit l'impatience.
Après cinq tours passées au stand, l'Allemand reprend la piste et entame sa remontée, avant de passer le volant à Brendon Hartley, qui poursuit cette marche en avant. Le Néo-Zélandais sait que désormais, la Porsche 919 Hybrid doit terminer au moins quatrième en cas de victoire de l'Audi R18 e-tron quattro n°7.
En tête, Audi met en oeuvre une stratégie très agressive. Di Grassi est en tête devant Fässler, handicapé par un léger manque de rythme dans son premier relais, avant la première valse des ravitaillements.
Pendant la deuxième heure de course, di Grassi est poursuivi par André Lotterer, qui a succédé à Marcel Fässler lors du premier arrêt au stand. L'Allemand trouve l'ouverture au bout de 90 minutes et parvient à creuser un léger écart. Mais lors du deuxième arrêt, l'ordre s'inverse en faveur de l'Audi n°8, qui est ressortie plus rapidement que la n°7.
Loïc Duval reste au commandement au fil de la deuxième heure, maintenant un écart oscillant entre 8 et 12 secondes, tandis que Marc Lieb (Porsche 919 Hybrid n°18), troisième, ne peut s'immiscer dans ce duo de tête.
Aux mains d'un très rapide Brendon Hartley, la Porsche 919 Hybrid refait son retard, passant toutes les LMP2 ainsi que les LMP1 privées pour revenir en sixième position, avec quatre tours de retard sur les leaders. La question qui se pose désormais est de savoir s'il pourra revenir sur les deux Toyota TS040 Hybrid pour marquer les points nécessaires à l'obtention du titre des pilotes.
Nouveau coup de théâtre après 2h45 de course : l'Audi n°8, pilotée à ce moment par Loïc Duval, semble souffrir d'une rupture de disque de freins et se voit contrainte de rentrer au stand. Les dégâts à l'avant gauche retiennent longuement la voiture dans son box. Elle prend un gros retard qui permet à la Porsche 919 Hybrid n°17 de grimper en cinquième position.
A mi-course de ces Bapco 6 Heures de Bahreïn et après les problèmes qui ont accablé l'Audi n°8 et la Porsche n°17, Toyota occupe les troisième et quatrième positions. Au volant de la TS040 Hybrid n°2, Alex Wurz est pour l'instant troisième. L'Autrichien pourrait bien voir se réaliser son rêve de terminer sa dernière course sur le podium.
Rebellion Racing est solidement installé en tête de la catégorie des prototypes LMP1 privés : la R-One n°12 devance la n°13. Retardée au stand, la CLM P1/01 de Team ByKolles figure à la troisième place.
LMP2 : KCMG domine en début de course
Nick Tandy a mené un premier relais étincelant au volant de l'Oreca de KCMG, après avoir passé Sam Bird (Ligier G-Drive Racing n°26) et le poleman Tom Dillman (Alpine A450B n°36) dès le premier tour.
Tandy augmente alors son avance avant d'être relayé par Matt Howson, qui consolide cet avantage après avoir disposé de Roman Rusinov dans le virage 1 après la première vague de ravitaillements.
Le double relais de Howson achevé, Richard Bradley prend la piste et se lance à la poursuite de l'Alpine, alors en tête de la catégorie. Nelson Panciatici est irréprochable et ressort en tête à l'issue de la troisième série d'arrêts au stand... pour un court moment, car Bradley rattrape et dépasse rapidement le Français après 2h30 de course.
Bradley creuse alors un écart bienvenu, car derrière lui commence alors une bagarre passionnante pour la seconde place entre l'Alpine de Panciatici et les Ligier G-Drive Racing n°26 et 28, respectivement pilotées par Julien Canal et Gustavo Yacaman. Ce dernier finit par doubler les deux voitures qui le précèdent pour s'installer confortablement en deuxième position, alors que s'achève la troisième heure de course.
KCMG fait donc le nécessaire pour maintenir la pression sur la Ligier G-Drive Racing n°26 pour les titres LMP2 2015 des équipes et des pilotes. Mais l'équipe russe sait que la cinquième place lui suffit pour être couronnée.