Charlie Fagg : « J’ai été traité comme un roi au Japon ! »

Après son podium à Fuji, le pilote britannique vise maintenant la victoire au Bahreïn.

Avec une remontée du fond de la grille jusqu’à la troisième marche du podium des 6 Heures de Fuji, ce fut une superbe prestation lors de la dernière manche en date du Championnat du Monde d’Endurance FIA pour l’Aston Martin Vantage AMR n°777 de D’Station Racing, dont l’exploitation est assurée par TF Sport.

Ce résultat est aussi le premier podium du Britannique Charlie Fagg pour sa première saison en FIA WEC, associé aux expérimentés Satoshi Hoshino et Tomonobu Fujii.

Alors qu’il se prépare pour la finale de la saison, Charlie Fagg fait le point sur cette première saison et ses objectifs pour Bahreïn.


Quel bilan faites-vous de votre saison jusqu’à maintenant ?
« En attaquant cette saison, je n’avais pas d’attente particulière – c’était un tel pas en avant pour moi par rapport aux formules de promotion où je courais précédemment que j’étais juste là pour apprendre et m’étalonner face aux meilleurs du monde. Si quelqu’un m’avait dit avant le début de la saison que je décrocherais mon premier podium pour notre course à domicile au Japon, je crois que je lui aurais ri au nez ! »

Quels ont été les temps forts ?

« Le Mans bien sûr. Nous n’avons malheureusement pas terminé la course mais le déroulement de la semaine, les essais nocturnes, le départ de la course, la présence de toute ma famille… C’était tellement spécial, c’est la meilleure expérience de ma vie et je ne l’oublierai jamais, un rêve devenu réalité. En deuxième position, tout près, le podium de Fuji, la course à la maison pour notre équipe et mes coéquipiers, plus de cent invités D’Station, une course vraiment serrée – ce fut une grande journée. »

Qu’est-ce qui a été plus difficile ?
« Probablement le fait de n’avoir jamais piloté la voiture avant le premier jour du Prologue à Sebring. Je n’étais jamais venu non plus sur ce circuit, alors ce fut un gros test, quelque chose dont je n’avais aucune idée sur la manière de l’aborder avant d’y être. Mais au final c’était super, la voiture était fabuleuse, le circuit difficile mais j’ai vraiment aimé. Je n’avais jamais piloté de nuit auparavant, alors Le Mans a été une énorme expérience ! La combinaison de tout cela a représenté pour moi de gros défis ! 

Y a-t-il eu des surprises en 2022 ?
« Je suis quelqu’un d’assez émotif mais honnêtement, me retrouver sur la grille de ma première course à Fuji, entendre l’hymne national et les avions survoler la grille de départ juste avant qu’on nous dise de démarrer les moteurs, c’était un peu un moment où il faut se pincer pour y croire. Et où je me suis vraiment dit que j’y étais arrivé. 

Quel est l’objectif pour Bahreïn ?
« Gagner ! 

Quelle a été votre course la plus gratifiante ?
« Sebring ou Fuji, chacune pour des raisons différentes. Sebring parce qu’il s’agissait de mes débuts, et aussi parce qu’auparavant, la course la plus longue que j’aie disputée durait deux heures. Alors, terminer sixième de ma première course d’endurance était vraiment une belle façon de commencer ma vie en FIA WEC. Fuji évidemment, pour notre premier podium et aussi le fait que j’ai effectué trois relais, et une vraie bagarre avec la Ferrari, que nous avons battue pour seulement un peu plus de deux secondes. 

Comment travaillez-vous avec l’équipe et vos coéquipiers ?
« Pour moi, ils sont comme une famille, vraiment. Ca fait un peu cliché, mais il me faut être honnête, le team manager Tom Ferrier est comme un père pour moi, ou peut-être un grand frère… Il a été si formidable avec moi, il m’a tellement encouragé pour que je me sente à l’aise que je me suis senti intégré à l’équipe dès le départ. Les mécaniciens, les préposés au ravitaillement et aux pneus, tous ces gars sont extraordinaires, c’est rare d’avoir tout cela en compétition, et bien sûr tous les ingénieurs sont absolument brillants. Chez TF Sport, c’est un autre niveau et je suis fier d’en faire partie pour toutes ces raisons, et aussi pour mes coéquipiers. Hoshino-san et Fujii-san me sont aussi très proches – tout particulièrement au Japon où j’ai été traité comme un roi ! Ils m’ont offert l’opportunité de courir en FIA WEC et je leur en serai toujours reconnaissant. 

Qu’en est-il de votre avenir en FIA WEC ?
« Je ne suis pas sûr, c’est difficile à dire avec la nouvelle catégorisation des pilotes mise en place pour l’année prochaine, j’adorerais revenir. Il y a certaines choses au bout desquelles j’aimerais aller en FIA WEC et particulièrement au Mans. Je crois qu’il m’est impossible de ne pas y retourner et j’espère vraiment qu’il y aura quelque chose en 2023. Et si ce n’est pas le cas, je peux dire honnêtement que c’était la meilleure année de ma vie et que jamais je ne me suis autant fait plaisir.