Nick Tandy : « même quand ça ne va pas, c’est intéressant »

Avant les Bapco 8 Heures de Bahreïn, la toute dernière course de la catégorie LMGTE Pro en Championnat du Monde d’Endurance FIA, nous sommes allés à la rencontre de Nick Tandy, pilote de la C8.R n°64 de Corvette Racing.

Quel bilan faites-vous sur votre saison jusqu’à aujourd'hui ?« Dans l’ensemble, c'est une bonne saison. Même si certains jours nous avons eu de mauvais résultats, c’était assez intéressant car nous étions en difficulté et nous apprenions. Nous avons bien commencé la saison avec des manches réellement solides, même si les trois résultats auraient pu être meilleurs. »

Quels ont été les temps forts ?
« Monza, de toute évidence. Gagner n’importe quelle course en LMGTE Pro est une réussite, alors Monza a été notre temps fort, un grand moment pour Corvette Racing .

« Sebring a été pour nous le point de départ idéal. Nous avons disputé beaucoup de longues courses d’endurance à de très nombreuses reprises, ce qui a soustrait une variable dans notre engagement dans un nouveau championnat et une nouvelle saison de courses. Cela signifie que nous avons pu nous concentrer davantage sur les différences entre les deux championnats (IMSA et FIA WEC, ndlr), la réglementation et des choses de ce genre. Nous avons pu nous consacrer davantage à tout cela plutôt qu’à la découverte du circuit, que ce soit pour la voiture ou pour nous-mêmes. Cela nous a vraiment aidés à nous mettre dans le rythme. Et également démontré que nous pouvions être compétitifs, exploiter le garage et les stands de manière compétitive, et mettre en place une stratégie qui nous a menés sur le podium. C’était l’endroit idéal pour démarrer la saison ! »

Qu’est-ce qui a été plus difficile ?
« Nous savions qu’il y aurait des circuits qui conviendraient mieux à notre voiture, comme c’est toujours le cas. C’est très dur de faire quelque chose de différent du point de vue stratégique quand on n’a pas le rythme maximal pendant une longue période sous drapeau vert. Pour influencer le résultat en course, nous avons pour habitude de nous concentrer davantage sur l’équipe au stand et les ingénieurs, et pas seulement sur les performances pures de la voiture. C’est quelque chose qu’il a été difficile d’assimiler dans ce type de course et de championnat. Ca a été difficile de s’adapter à différents styles de course. »

Quel est l’objectif pour Bahreïn ?
« J’ai couru au Bahreïn pour la première fois en 2010 et j’y suis allé deux fois dans le cadre du FIAWEC. Je n’ai jamais piloté de LMGTE là-bas, alors ce sera intéressant. L’effet du sable sur les pneus et la manière dont les pneus interagissent avec le revêtement… la façon dont chaque voiture réagit au vent de sable – et il y en a beaucoup – peut avoir une grosse incidence. C’est l’un des défis. Il peut y avoir des bourrasques et du vent, dont la direction peut changer. C’est un autre élément à prendre en compte avec les appuis très élevés de nos voitures. Quand il y a du vent, ça influence la course et ça peut changer d’un tour à l’autre.

« C’est un circuit intéressant où courir et sur lequel piloter. Bahreïn récompense la régularité parce qu’on y a le niveau d’usure des pneumatiques le plus élevé par rapport aux autres circuits où nous allons. Il faut avoir un pilotage propre et constant, on ne peut pas surpiloter sur ce circuit sans en faire les frais. Ce qui est une bonne chose, parce qu’en tant que pilote, on veut toujours influencer la course.

« Une des bonnes choses au Bahreïn est qu’on a des virages enchaînés… Des virages où ce qu’on fait dans le premier a une répercussion directe sur ce qui se passe dans le suivant. C’est toujours agréable par rapport à un circuit où on a une ligne droite, une épingle puis une autre ligne droite. Ces courses sont en quelque des circuits de voitures, tandis qu’avec le type de virage au Bahreïn, on peut du point de vue du pilote avoir plus de contrôle sur ce qui se passe et sur le temps au tour. »

Quelle a été votre course la plus gratifiante ?
« Le Mans a été particulier. Nous avions fait la pole position et étions confortablement en tête le dimanche matin. Tout semblait vraiment bien parti. Que le résultat et les points n’aient pas été inscrits retire en quelque sorte Le Mans de l’équation.

« Mais aller à Monza ensuite et y réussir ce que nous avons préparé est encore plus spécial que de se dire qu’il s’agit de la sixième ou de la deuxième course. Avec le recul, Monza était exactement ce qu’il nous fallait pour l'équipe et pour le groupe. »

Comment travaillez-vous avec l’équipe et vos coéquipiers ?
« Corvette Racing dans son ensemble a apporté un nouveau degré de plaisir dans le paddock du FIA WEC. En fin de compte, ce que nous faisons en course est une affaire sérieuse, tout le monde le sait. Mais j’ai toujours trouvé que travailler avec des gens qui s’amusent dans leur activité donne un meilleur résultat. Alors oui, je pense que nous avons apporté un peu de saveur sportive à l’américaine à un autre paddock, et tours les fans, le championnat ainsi que toutes les autres équipes ont adopté notre manière de faire du sport automobile – décontractée, plaisante, mais totalement sérieuse une fois tout en place. De toute évidence, ça fonctionne. Le gens aiment ça, nous faisons des résultats, il n’y a donc aucune raison de s’arrêter. J’adore ça. C’est drôle de voir comment réagissent les autres équipes face à notre attitude, parce qu’elles n’ont jamais rien vu de tel !