Dans 'le TOUR' : Frijns nous raconte son extraordinaire pole position en LMP2

Découvrez comment Robin Frijns (WRT) a réalisé l'un des tours de qualification les plus mémorables de l’histoire des 24 Heures du Mans.....

L’extraordinaire pole position réalisée par Robin Frijns en LMP2 jeudi soir lors de la séance d’Hyperpole a été l'un des moments forts qui a fasciné les fans dans les tribunes du circuit des 24 Heures.

Le prodige néerlandais, qui était également le meilleur pilote en piste lors des récentes TotalEnergies 6 Heures de Spa-Francorchamps le mois dernier, a réalisé un chrono époustouflant de 3m28.394, devançant de 1.3s la voiture sœur Realteam Racing by WRT pilotée par Norman Nato.

Mais ce tour, l'un des meilleurs jamais vus au Mans ces dernières années, ne s'est pas déroulé sans souci, Frijns étant tracassé par quelques difficultés de communication durant cette performance.

« Le problème que nous avons rencontré est que le tableau électronique des stands ne fonctionnait pas donc chaque fois que nous arrivions, il s'éteignait et nous avons une information numérique », a déclaré Frijns à fiawec.com. « La qualité de la radio n'était pas optimale et j'avais des difficultés à comprendre mon ingénieur, donc l’affichage du tableau était essentiel. »

« Dans l'avant-dernier tour, quand j'ai réalisé 3m29s, j'ai franchi la ligne et j'ai vu P3. Mon ingénieur a pris la radio et a dit 'sept dixièmes', ce que j'ai compris comme sept dixièmes de la P1, mais il voulait en fait signaler que j’étais 'sept dixièmes devant'. J'ai poussé à fond, et c'était un très bon tour, mais j'ai aussi perdu un peu de temps dans la première chicane, peut-être un dixième. »

Frijns n'a pas lâché prise dans le troisième secteur et a attaqué la raccordement Motul et la chicane Ford plus fort que jamais, partant en dérive pour l’attaque de la ligne droite d’arrivée.

« Si vous examinez les images, j’étais tellement en glisse qu’il ne me restait plus beaucoup de marge, a admis Frijns. Ma roue arrière gauche était sur le point de glisser du vibreur dans le gravier. J’étais vraiment à l’extrême limite ! »

 

« J'étais vraiment content de mon tour et puis on m'a dit à la radio que j'étais à 1,4 secondes, j'ai répondu 'je ne peux pas être à 1,4 secondes'. Alors je n’arrêtais pas d’interroger les ingénieurs qui me répondaient ‘1.3, 1.4, 1.6’ et je disais 'quelle est notre place ?’. Et puis on m’a finalement dit que j’avais ‘1,3 secondes d'avance'. J'ai fini par comprendre que j’étais en tête et je me suis dit 'ok, maintenant tout va bien’ ».

Les pilotes ne parlent jamais du tour parfait parce qu'il n'existe pas, mais Frijns l'a frôlé avec son effort pour se placer en pole-position, ici au Mans.

Il a réussi à avoir totalement un tour clair, mais de justesse, et ironiquement, il a été légèrement aidé par son équipier en Formule E, Nick Cassidy!

« Il y avait une GT juste devant moi (la Ferrari AF Corse n°54), au ralenti entre Indianapolis et Arnage, mais il m'a vu arriver et il est parti complètement à droite. Donc, c'était très gentil de sa part. Mais à part ça, j’ai eu un tour totalement clair. »

Frijns, bien que fier à juste titre de son tour de jeudi, ne prend rien pour acquis alors que lui et l'équipe WRT veulent remporter deux titres consécutifs en LMP2 au Mans et en FIA WEC cette saison après la victoire à Spa.

« C'est un sprint de 24 Heures, mais l'année dernière nous sommes partis P12 je crois, et nous avons gagné la course, a-t-il ajouté. C'est fantastique d'être en pole et c'est un peu une affaire d'ego. Donc, pour moi, oui j'étais très content de ça mais, au final, nous sommes ici pour gagner les 24 Heures et pas seulement pour la pole. »