Retour

Le simulateur des 24 Heures du Mans vu de l'intérieur

Le simulateur des 24 Heures du Mans vu de l'intérieur
30/05/2016

Si les coureurs automobiles sont connus pour leur superstition, celle-ci n'entre pas en compte dans leur préparation. Mais les pilotes sur le point de venir pour la première fois aux 24 Heures du Mans doivent tous partager une même expérience.

Photo:  Mark Webber (Porsche Team) au simulateur de la société AOTech en 2014

Depuis 2014, l'Automobile Club de l'Ouest (ACO) exige que tous ces pilotes passent une journée dans le simulateur de la société AOTech, basée en région parisienne, pour faire face à une série de situations auxquelles ils pourront être confrontés pendant la course. Ce passage au simulateur concerne également les pilotes n'ayant pas disputé les 24 Heures du Mans depuis au moins cinq ans, afin de leur remettre en mémoire la position des postes de commissaires, les procédures de sécurité et de les acclimater au pilotage de nuit.

Comme l'explique le pilote Gulf Racing Ben Barker, le simulateur AOTech est programmé dans l'optique de simulations de course plutôt que dans l'idée d'aiguiser les techniques de pilotage. Ainsi, il peut accueillir des pilotes de niveau d'expérience très différents.

"Ca s'apparente à une sorte de test de perception aléatoire ; il s'agit de savoir si on est un pilote suffisamment capable pour ne pas être un danger pour les autres en piste," explique Ben Barker. "On vous présente les drapeaux jaunes, les neutralisations 'Full Course Yellow', les 'Slow Zones' (zones de ralentissement partiel sur certaines portions du circuit des 24 Heures, ndlr), et il faut parler et communiquer lorsqu'on les voit."

"C'est un format totalement différent de l'entrainement habituel sur simulateur. On ne nous enseigne rien, mais je comprends l'idée de ce type de simulation et je pense qu'elle vaut la peine qu'on lui consacre du temps."

Cette année, les candidats au simulateur en vue de leurs premières 24 Heures du Mans ont des profils très différents, d'un quadruple champion IndyCar à des jeunes pilotes faisant leurs premières armes dans le sport automobile professionnel. Tandis que Scott Dixon (Ford Chip Ganassi Racing Team USA) est probablement l'un des plus grands noms à faire le grand saut des 24 Heures du Mans ces dernières années, il se retrouve à la même enseigne que Matt Rao (22 ans), pilote Manor en catégorie LM P2, à la découverte de cet environnement totalement nouveau du circuit des 24 Heures.

"Cette journée dans le simulateur a été très utile pour être prêt en vue de la plus grande course du monde. Avec ses nombreuses difficultés, le circuit du Mans est déjà très intimidant, alors le fait de découvrir le trafic, les procédures de sécurité et les conditions changeantes aide beaucoup à assimiler les situations auxquelles que l'on doit gérer en course," raconte Matt Rao. "Bien sûr, aucune simulation ne peut reproduire la réalité. Ayant déjà disputé deux courses en WEC, je connais déjà la majorité des procédures, mais Le Mans a ses propres particularités, et la possibilité de s'y exercer dans un simulateur est inestimable."

Le Mans est l'une des rares courses manquant au curriculum vitae de Jonny Adam (31 ans), pilote d'usine Aston Martin. Et sa journée dans le simulateur AOTech n'a fait que décupler son enthousiasme dans l'attente de ses premières 24 Heures.

"Ce fut une journée très productive, qui m'a permis de déterminer sur quels aspects du règlement se concentrer," confirme Jonny Adam. "Le simulateur vous met dans toutes les situations, de la piste mouillée au pilotage de nuit, et dans toutes les circonstances auxquelles Le Mans peut vous confronter. Ce fut pour moi une bonne expérience, et je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas le cas pour les autres."

La Journée Test de la 84e édition des 24 Heures du Mans, au cours de laquelle tous les pilotes doivent effectuer au moins dix tours, aura lieu le dimanche 5 juin.

James Newbold