100 faits marquants pour un siècle d’exploits au Mans  (Part1)
Photo: WEC
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100 faits marquants pour un siècle d’exploits au Mans (Part1)

En voiture ! Vous n'en croirez pas vos yeux en découvrant ces événements extraordinaires survenus dans l’histoire des 24 Heures du Mans. Nous vous en avons déniché 100 pour célébrer le prochain centenaire de la plus grande course d'endurance au monde.

Cet article est le premier d'une série de cinq à paraître en guise de compte à rebours du grand rendez-vous des 10 et 11 juin prochains. Pas de classement, pas d'ordre chronologique, juste des faits et des statistiques passionnants !

En voiture pour les 20 premiers !

1.     PRÉ-HISTOIRE ! 12 ans avant la première édition des 24 Heures du Mans, le Grand Prix de France utilisait une première version du Circuit de la Sarthe, d'une longueur de 54 km, empruntait une version plus longue de la ligne droite des Hunaudières actuelle, allant de l'Ave George Durand au Tertre Rouge puis à Écommoy, avant de se diriger vers Saint-Mars-d'Outillé, Les Jouanneries et Parigné-l'Évêque

2.     L'ENVOL ! Il est plutôt fréquent que les circuits automobiles soient nés d'aérodromes. Silverstone et Sebring sont les deux conversions les plus réussies d'aérodromes excédentaires de la Seconde Guerre mondiale en circuits automobiles. Le Mans n'a qu'un lien limité avec l'aéronautique, mais ce lien est beaucoup plus important historiquement que les autres. Le Mans est le site des premiers vols des frères Wright en Europe

3.     LES GARÇONS DU 20e SIÈCLE. La première fois que les 24 Heures du Mans ont été remportés par des pilotes nés au XXe siècle, c'était en 1932 et concernait les deux membres de l'équipage, Luigi Chinetti (17 juillet 1901) et Raymond Sommer (31 août 1906). Deux ans plus tard, Philippe Etancelin (28 décembre 1896) est devenu le dernier pilote né au XIXe siècle à s'imposer au classement général. Aucun pilote né au XXIe siècle ne s’est encore imposé à ce jour

4.     HUGUS, LE TROISIÈME HOMME ? Ed Hugus aurait-il "gagné" Le Mans avec Jochen Rindt et Masten Gregory en 1965 sans en recevoir la reconnaissance officielle ? Une légende urbaine court selon laquelle Hugus, pour pilote de réserve chez Ford, aurait effectué un relais au petit matin. Bien que cela n'ait jamais été prouvé, beaucoup pensent qu’en 1965, il était bien le "troisième homme" au volant de la Ferrari 250 

5.     BRANDY POWER ! Duncan Hamilton et Tony Rolt ont remporté une victoire retentissante en 1953 au volant de leur Jaguar Type C. Pourtant leur préparation n'était pas très orthodoxe, c'est le moins que l'on puisse écrire. Disqualifiés à la suite d'une erreur administrative de Jaguar, les deux hommes décident de noyer leur chagrin en buvant de grandes quantités de brandy du cru dans un bar du coin. Leur gueule de bois magistrale s'est vite dissipée le matin de la course lorsqu'on a découvert qu'ils avaient été réintégrés dans la course. En remportant cette édition, ils sont à l’orgine d’une des plus grandes légendes de l'histoire centenaire du Mans 

6.     TAMBOUR BATTANT: Nick Mason, batteur du groupe Pink Floyd, a participé à quatre éditions des 24 Heures du Mans,  signant son meilleur résultat (18e) lors de sa première participation en 1979 au volant d'une Lola T297. Il réitéra l’expérience en 1980 au volant d’une Lola T297 de Dorset Racing, mais aussi sur des prototypes groupe C (1983 dans une Dome RC82 et 1984) et dans la classe GT (1982), avec une BMW M1 EMKA appartenant à Steve O'Rourke, le manager de Pink Floyd et Richard Down, qui l'a également pilotée. Depuis, Nick Mason est revenu au Mans avec sa Ferrari GTO à l’occasion du Mans Classic. Il est également un habitué des deux événements annuels de Goodwood (en Grande-Bretagne), le Festival of Speed en juillet et le Revival en septembre, où il fait courir de nombreuses voitures de sa vaste collection

7.     DU CHAR À LA VOILE. Les premières Cadillac à courir au Mans ont été engagées par Briggs Cunningham en 1950 et ont terminé respectivement 10e  et 11e . Cunningham était à l'époque plus connu en tant que navigateur. Il sera d’ailleurs le skipper du yacht Columbia vainqueur de la célèbre Coupe de l'America en 1958

8.     LUNE DE MIEL : En 1987, Masanori Sekiya, alors pilote d'usine Toyota, décida d’agrémenter sa troisième participation au Mans d'une manière plutôt particulière. Il décida en effet de se marier au Mans juste avant le départ de la course. Il n'y a cependant pas connu une lune de miel fabuleuse, contraint à l’abandon avec ses équipiers Tiff Needell et Kazuyoshi Hoshino. Huit ans plus tard, il a néanmoins pris sa revanche en remportant l’épreuve avec Yannick Dalmas et JJ Lehto sur la McLaren F1 GTR de Lanzante

9.     LA PUISSANCE DES ÉTOILES ! Alain Delon, légende du cinéma français, a participé au Mans en 1996 en tant que pilote honoraire. Il n'est pas la seule star du cinéma à l'avoir fait puisque le célèbre réalisateur français Luc Besson a joué un rôle similaire lors de l'édition 2022

10.  DES CHAMPIONS POLYVALENTS. Seuls cinq champions du monde de F1 ont triomphé dans La Sarthe. Il s'agit de Mike Hawthorn (1955), Phil Hill (1958, 1961 et 1962), Jochen Rindt (1965), Graham Hill (1972) et Fernando Alonso (2018 et 2019)

11.  LES GRANDS PRIX. 12 autres vainqueurs de Grand Prix ont remporté la course. Il s'agit de Jose-Froilan Gonzalez, Maurice Trintignant, Ludovico Scarfiotti, Lorenzo Bandini, Bruce McLaren, Dan Gurney, Pedro Rodriguez, Jacky Ickx, Didier Pironi, Jochen Mass, Johnny Herbert et Michele Alboreto.

12.  LE MANS LUNAIRE ! La distance totale parcourue par les voitures victorieuses de 1923 à 2022 est de 396 885,038 kilomètres. Cela signifie que la barre des 400 000 kilomètres sera franchie cette année. Si la collection de voitures gagnantes était un vaisseau spatial, il aurait commencé son voyage de retour vers la terre depuis la lune il y a quelques années déjà ! 

13.  À VOIR ABSOLUMENT. En 2012, le site sportif américain "Bleacher Report" a publié sur base de divers critères sa "bucket list" des 25 événements sportifs les plus importants au monde. Dans l’ordre, la Coupe du monde de football et les Jeux olympiques ont logiquement occupé les deux premières places, tandis que les 24 Heures du Mans se classent troisièmes devant le Super Bowl, le Masters, Wimbledon, le Kentucky Derby, les World Series, la Stanley Cup, le Tour de France, le marathon de Boston, le Grand Prix de Monaco et l'Indy 500

14.  COUVERTE OU DÉCOUVERTE ? Depuis 2017 les voitures ouvertes sont interdites au Mans. Auparavant le peloton a vu se côtoyer des voitures ouvertes et couvertes. Pendant toute cette période, les capotes souples étaient illégales. Cependant, en 1925, les capotes ont été rendues obligatoires et devaient être en position ouvertes durant les 20 premiers tours. C'est en partie pour cette raison que cette édition a été la première à utiliser le départ type « Le Mans », les pilotes traversant la piste en courant au baisser du drapeau. Cette technique (sans capote cette fois !) a perduré jusqu'en 1969.

15.  POCKET ROCKET. Doriane Pin deviendra en juin prochain la 65e femme à prendre le départ des 24 Heures du Mans. La pilote Prema LMP2 s'ajoute à une longue liste de pilotes féminines de haut niveau. Elle sera également la 22e pilote française au départ.

16.  PIONNIÈRES.  En 1930 Odette Siko et Marguerite Mareuse ont été les deux premières femmes à prendre part aux 24 Heures du Mans. Siko a ensuite terminé brillamment 4e en 1932, devenant ainsi la femme la mieux placée dans l’histoire de la course. Elle remporta également la victoire en catégorie des 2 litres au volant de la Bugatti T40 qu'elle partageait avec Louis Charaval

17.  PHOTO FINISH. A onze reprises la voiture arrivée en deuxième position a terminé dans le même tour que la voiture. Quatre d'entre elles étaient non compétitives car les deux voitures appartenaient à la même équipe, y compris le plus petit écart officiellement mesuré (20 mètres) entre les deux Ford en 1966 (jusqu'aux années 1990, une formule complexe était utilisée pour déterminer la distance réellement parcourue). L'arrivée la plus serrée mesurée en compétition fut celle de Jacky Ickx (Ford GT40) et Hans Herrmann (Porsche 908) sous le drapeau à damiers de l’édition 1969, soit 120 mètres.

18.  ÉCARTS RÉCENTS. Plus récemment, les voitures hybrides de l'écurie Toyota ont réussi à deux reprises à terminer dans le même tour, en 2019 et en 2022. La dernière fois que des voitures concurrentes ont terminé dans le même tour, c'était en 2011, lorsque André Lotterer (Audi) a devancé Simon Pagenaud (Peugeot) de 14 secondes. En 2008, Audi avait également devancé Peugeot, mais de près d'un tour.  En 2004 les Audi privées de Goh et du team Veloqx étaient séparées de 41 secondes.

19.  AVANT-GUERRE.  Avant-guerre, il y a eu deux arrivées dans le même tour. L'édition de 1935 s'est terminée par un écart considérable, mais l’édition 1933 a connu un épilogue nettement plus passionnant ! Les Alfa Romeo 8C privées de Tazio Nuvolari et Luigi Chinetti, se sont échangé la tête à trois reprises dans le dernier tour, la première l'emportant au final avec seulement 400 mètres d'avance. 

20.  ASHDOWN, LA BONNE POMME. Lorsque Peter Ashdown, pilote d'usine Lola, a piloté une Lola Mk1 lors de l’édition 1960, il a eu une façon unique de se ressourcer. « La Mk1 était tellement plus lente que les Ferrari et les Aston Martin en ligne droite que lorsqu'ils me dépassaient à Mulsanne, je me garais et j'avais un bon sac de pommes à grignoter durant ma course », a-t-il confié à Lola Cars en 2008 !

Compilé par Sam Smith et Janos Wimpffen