24 Heures du Mans Virtuelles : Paroles de vainqueurs LMP et GTE

Raffaele Marciello – Vainqueur LMP
ORECA 07 LMP2 n°1, Rebellion Williams Esport

Pensez-vous que la somme de préparation ait été la clé de la victoire ?
« Oui, j’essaye toujours de tout bien faire. J’avais trois coéquipiers vraiment rapides alors nous nous sommes beaucoup entrainés ces dernières semaines. Nous avions plutôt un bon rythme par rapport aux autres ‘vrais’ pilotes. Il nous faut remercier Martin – qui était en coulisses en charge de la stratégie et de nous aider pour les chronos. J’avais vraiment envie de bien faire et de gagner. Je suis vraiment fier de Niko (Wisniewski, ndlr) et Kuba (Brzezinski, ndlr), ce sont des sim racers extraordinaires. 

C’est clairement très prenant au niveau mental, est-ce le cas ?
« On a moins de sensations extérieures, comme la force centrifuge, mais il faut beaucoup solliciter les yeux pour les points de freinage. On n’a pas toutes les sensations qui viennent du corps, alors c’est le mental qui travaille. J’y suis assez habitué parce que j’ai beaucoup utilisé un simulateur Ferrari de 2010 à 2015. Mais ce n’est pas facile car il faut être super concentré et on peut facilement se laisser distraire par l’environnement extérieur. C’est difficile, c’est sûr. »

Niko Wisniewski – Vainqueur LMP
ORECA 07 LMP2 n°1, Rebellion Williams Esport

Pouvez-vous nous parler de votre stratégie sur la fin de course ?
« C’était vraiment stressant ! Nous devions économiser du carburant. Pendant les deux derniers relais, notre première tactique était que j’attaque à la limite et que je ramène la voiture sans incident jusqu’à l’arrivée. Mais nous avons dû changer de stratégie à cause du drapeau rouge, il a donc fallu économiser du carburant. Je suis vraiment heureux du travail que nous avons accompli – ce fut une expérience extraordinaire. Je suis très fier de tout le monde et d’avoir eu d’aussi bons coéquipiers. Toute l’équipe a vraiment travaillé très dur, alors un grand merci à toutes les personnes impliquées. »

Avez-vous été affecté d’une manière ou d’une autre par les drapeaux rouges liés au serveur ?
« Je crois que la clé de la victoire est d’avoir un bon rythme et de rester en dehors des mauvais coups. C’était l’objectif principal pour cette course, alors nous avons essayé de ne pas nous laisser distraire par d’autres choses. Ca peut être également facile d’être détourné de l’ordinateur par un facteur extérieur, comme ma compagne qui entre dans la pièce par exemple ! »

Si on regarde la liste des engagés et les nombreuses stars qu’on y trouve, pouvez-vous évoquer les émotions suscitées par le fait de remporter une épreuve comme celle-ci ?
« Je suis impressionné ! Vous savez, c’est un événement vraiment énorme si on considère les gens qui le regardent et tout le travail colossal qu’il implique. Je suis vraiment heureux d’avoir réussi ce résultat et j’espère que nous pourrons le rééditer l’année prochaine ! »

Nick Tandy – Vainqueur GTE
Porsche 911 RSR n°93, Porsche Esports Team

Vous avez remporté les 24 Heures du Mans du monde réel et maintenant les 24 Heures virtuelles. Quelles émotions ressentez-vous ?
« Vous savez, l’émotion est la même que pour n’importe quelle autre course. La montée en puissance, l’attente, la somme de travail… Tout cela participe à la tension et à l’excitation de l’évènement. Tout cela représente énormément non seulement pour soi mais aussi pour beaucoup d’autres personnes et, qui plus est, pour un constructeur comme Porsche, l’émotion est indescriptible. J’ai eu la chance de ne pas avoir à finir la course. J’avais bouclé mon dernier double relais dans la matinée et j’ai laissé aux sim racers le soin de parachever le travail. La tension de regarder la course en espérant que rien n’arrive, c’est juste formidable ! Tous mes coéquipiers ont piloté de manière impeccable, en ne descendant jamais au-delà de la troisième place. C’était vraiment une aventure épique de faire 24 heures de course ! »

Comment voyez-vous l’évolution de l’esports pour le futur ?
« Je ne peux que le voir grandir comme un sport. Dans chaque sport, il est question de compétition, et il est évident qu’en sim racing, on contrôle tout ce qui se passe, et il y a cet aspect humain. C’est bien sûr génial de piloter sur un circuit, mais pour moi, la compétition est avant tout la principale source de motivation et de plaisir. Il s’agit d’essayer de battre les autres. Et bien sûr, on retrouve tout cela dans l’esports. Comme le dit Josh (Joshua Rogers, ndlr), tout le monde peut être impliqué et, avec le fait de travailler en groupe, on peut construire des amitiés, et ainsi des communautés se constituent. Je vois l’ensemble de l’esports grandir aux côtés du sport automobile du monde réel. Dans différents sports, je le vois devenir énorme à l’avenir et ce sera très intéressant de voir quelqu’un comme Josh piloter une voiture. Je pense que ce sera une situation gagnant-gagnant des deux côtés. »
 

Joshua Rogers – Vainqueur GTE
Porsche 911 RSR n°93, Porsche Esports Tea

Considérant le plateau et la qualité des pilotes que vous avez battus, quels sont vos sentiments ?
« Honnêtement, je ne sais pas. Comme Nick (Tandy, ndlr), je suis un peu sans voix. Je suis sûr que quelque chose va passer dans les heures qui viennent. Comme il l’a dit, l’attente, la somme de travail que tout cela a nécessité – les trois autres voitures aussi – ce résultat a bel et bien démontré à quel point nous avons travaillé dur. La compétition était folle, avec sans aucun doute le plus gros plateau d’une compétition de sim racing. Avoir pu réussir un résultat comme celui-là après 24 heures – sans égratignure pour la voiture, ni grosse faute, ni pénalité c’est une vraie victoire de course d’endurance. Partir dans le premier relais et essayer d’être aussi rapide que possible ne vous mène pas nécessairement nulle part. C’est sûr, ça valait tout le travail abattu ! 

Avec toutes ces personnes connectées dans le monde entier, qu’est-ce que cela indique selon vous à propos du niveau atteint par l’esports ?
« Je crois qu’il est évident que les sim racers sont talentueux. Nous comprenons les concepts de la course automobile. Pour quelqu’un comme moi, issu d’un parcours en compétition, je peux comprendre comment les choses entrent en relation et s’entremêlent. Bien sûr, si on monte dans une voiture, on ne va pas être aussi rapide que des gens comme [Max] Verstappen ou Nick, qui est ici à mes côtés, mais je pense que cela a ouvert les yeux de beaucoup de monde et montré à quel point nous prenons cette activité au sérieux. Il ne s’agit pas simplement de s’asseoir dans un simulateur avec des manettes, c’est du sérieux. C’est fantastique de pouvoir montrer ce que nous faisons sur une scène aussi importante. Espérons que cela va apporter des choses positives pour l’avenir. »