
L’écurie Greaves Motorsport engageait une Zytek-Nissan pour le trio Christian Zugel, Ricardo Gonzalez et Elton Julian l’année dernière dans la catégorie LMP2 du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA et une autre voiture en European Le Mans Series avec un équipage complètement différent. Elle a donc dû jongler avec un emploi du temps serré, ce qui n’a pas empêché Jacob Greaves de se lancer dans de nouvelles aventures.
Greaves Motorsport est considérée comme l’une des meilleures écuries d’Endurance privées Pouvez-vous expliquer d’où vient cette réputation ?
« Notre fiabilité parle d’elle-même : il faut remonter 24 courses en arrière, soit 2009, pour trouver le dernier abandon sur panne mécanique. Nous avons effectué 219 heures de course depuis la dernière fois que nous avons renoncé et c’était suite à un accident. Nos voitures sont préparées pour chaque course comme si nous allions participer aux 24 Heures du Mans : nous ne regardons ni à la dépense, ni à nos efforts. Notre politique de recrutement consiste à dénicher les personnes les plus talentueuses et à les garder car la continuité du personnel est vitale pour aboutir à une fiabilité totale. En même temps, je pense que la présentation de nos voitures et de notre atelier n’a pas son pareil : c’est le reflet de notre désir d’atteindre le meilleur niveau possible. »
La saison 2012 de Greaves Motorsport a été bien occupée. Qu’a fait l’équipe depuis la fin de la saison ?
« J’ai l’impression que la saison ne s’est jamais terminée ! Dès que les voitures sont rentrées de Chine (WEC, ndlr) et des Etats-Unis (Petit Le Mans, dernière manche de l’ELMS, ndlr), nous les avons révisées de fond en comble. C’étaient les nouveaux châssis que nous avons acquis début 2012. Nous avons encore la voiture victorieuse au Championnat et au Mans en 2011. Nous ne l’avons pas alignée l’année dernière car pour être franc, elle était un peu ‘fatiguée’, comme peut l’être une voiture qui a participé aux 24 Heures du Mans cinq fois de suite. Nous avons pris la décision de remettre cette voiture à niveau pour qu’elle soit en conformité avec le dernier règlement, par conséquent, nous avons désormais trois voitures 2013 prêtes à courir. »
« Toutefois, nous ne nous sommes pas contentés de réviser les voitures car nous avons cherché très précisément les améliorations que nous pouvions leur apporter. En collaboration avec Zytek et avec un designer de premier plan, nous avons exploré certaines pistes qui devraient renforcer l’ensemble des performances. Toute modification est marginale puisque le règlement technique ACO/FIA est très strict, comme peut l’être un règlement limitant les coûts dans la catégorie LMP2. Nous avons mis à jour notre modèle de CFD pour inclure toutes les données acquises au cours de la saison 2012, ce qui nous a permis de nous concentrer sur certains domaines. L’objectif majeur était d’améliorer la maniabilité de la voiture car nous pensons que si les pilotes se sentent bien derrière le volant, leur performance ne sera que meilleure et régulière, ce qui est particulièrement important pour les courses longues. Nous avons aussi porté une attention particulière à la réduction de la traînée lorsque la voiture est dans la configuration de type Le Mans. »
Les changements opérés pendant l’intersaison ont-ils déjà été testés en piste ?
« Pas encore, mais nous avons prévu une séance d’essais privés en Aragon courant février, avant de nous rendre à Sebring. A l’origine, nous avions choisi le circuit de Bahreïn pour les essais puisque nous possédons des données provenant de la course du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA, mais le coût était prohibitif dans le climat économique actuel. »
Pourquoi allez-vous à Sebring alors que votre programme comprend le Championnat du Monde d’Endurance de la FIA et l’European Le Mans Series ?
« Les 12 Heures de Sebring sont reconnues comme l’un des plus grands événements du sport automobile et c’est une plate-forme idéale pour lancer notre saison 2013. Comme d’autres, comme Audi, l’ont montré : obtenir un bon résultat à Sebring est très significatif. C’est la meilleure préparation possible pour Le Mans. »
Avez-vous autre chose à ajouter ?
« Comme annoncé l’année dernière, l’un de nos sponsors, Bruichladdich, a été vendu à Rémy Cointreau, ce qui a réduit nos revenus. Cela dit, nous aurions aimé avoir Rémy Cointreau comme sponsor ! »
« Enfin, la société Greaves 3D Engineering a été lancée en septembre dernier. C’est une nouvelle entreprise pour la famille Greaves qui permet un usinage CNC (Computer Numerical Control, soit à commande numérique) de pointe pour nos clients et nous-mêmes. Nous proposons aussi une gamme d’outils pour atelier et pit-lane basée sur notre expérience. Les deux entités sont basées dans notre nouvel atelier à Yaxley, près de Peterborough. Notre société a été très occupée, mais nous avons hâte de nous retrouver à nouveau sur la piste pour courir. »
Cécile Bonardel (d’après le communiqué de Greaves Motorsport)