
Les AT&T 6 Heures de Mexico approchent... Début septembre, le superbe et très exigeant Autodromo Hermanos Rodriguez se prépare à recevoir l'imposant plateau du Championnat du Monde d'Endurance FIA (WEC).
Les passionnés du WEC sont réputés pour leur connaissance approfondie de cette compétition, mais il existe tout de même quelques informations intéressantes propres à épater vos amis et collègues, alors que le compte à rebours vers ce grand rendez-vous mexicain se poursuit...
-L'Autodromo Hermanos Rodriguez est installé sur le site du complexe sportif Magdalena Mixhuca, qui était le parc Olympique officiel des JO d'été de 1968.
-Parmi les nombreuses compétitions qui se sont déroulées dans ce complexe, notamment le vélodrome et le stadium municipal, où le match de hockey sur gazon avait été remporté par le Pakistan face à l'Australie (2-1).
-Situé à 2240 mètres au-dessus du niveau de la mer, l'Autodromo Hermanos Rodriguez de Mexico est le circuit accueillant une compétition FIA dont l'altitude est la plus élevée. Le deuxième tracé le plus haut est celui de Kyalami (Afrique du Sud).
-Les effets de l'altitude de l'Autodromo Hermanos Rodriguez peuvent se mesurer sur la puissance moteur. Lorsqu'on grimpe en altitude, la pression de l'air diminue, et cet air moins dense comprend un taux d'oxygène moins élevé pour la combustion des moteurs. Tout ceci aboutit à une baisse de puissance moteur. De manière générale, celle-ci diminue de 1% par palier de 100 mètres.
-Les choses se passent différemment pour les moteurs turbocompressés. Le rôle du turbo est en effet de forcer l'air à passer dans le moteur à une pression identique à celle que l'on trouve à basse altitude, ce qui permet d'obtenir une puissance constante. Mais le revers de la médaille est que les turbocompresseurs seront plus sollicités, et les autres composants des groupes propulseurs (dits Power Unit) susceptibles de connaître des soucis de fiabilité. Le moteur générateur thermique (dit MGU-H) travaillant plus que d'habitude, la régénération perdra quelque peu en efficacité.
-Les frères Rodriguez, dont le circuit porte le nom, sont passés à la postérité comme des pionniers par leurs exploits victorieux en Formule 1 et en endurance. Ricardo Rodriguez est encore aujourd'hui le plus jeune pilote à être monté sur le podium des 24 Heures du Mans (en 1960), tandis que Pedro, son aîné de deux ans, s'est imposé dans la Sarthe en 1968 sur Ford GT40.
-Au Mexique, la compétition automobile est souvent affaire de famille. Les pilotes d'hier et d'aujourd'hui ont souvent suivi les traces de leurs pères ou de leurs oncles : parmi eux, Roberto Gonzalez Sr, Michel Jourdain Jr, Bernard Jourdain, Rodolfo Junco Sr et Guillermo Rojas ont couru sur l'Autodromo Hermanos Rodriguez.
-La toute dernière course des prototypes du Groupe C2 s'est déroulée à Mexico à l'automne 1989. C'est sur l'Autodromo Hermanos Rodriguez, dans le cadre de la dernière course du Championnat du Monde des Voitures de Sport 1989, que s'est achevée l'histoire de cette catégorie très populaire tout au long des années 1980.
-En 1989, la catégorie Groupe C2 avait été remportée à Mexico par les régionaux de l'étape Giovanni Aloi et Andres Contras, au volant d'une Spice-Cosworth engagée par John McNeil. L'année suivante, Giovanni Aloi a même failli faire son entrée en Formule 1 : il avait été désigné pour piloter la tristement célèbre monoplace de GLAS F1 Team, qui aurait dû être la première équipe mexicaine de Formule 1. Mais ce projet n'a jamais vu le jour.
-Ingénieur en chef de l'équipe AF Corse, Maurizio Nardon a de beaux souvenirs de l'Autodromo Hermanos Rodriguez. Au Grand Prix du Mexique 1990 de Formule 1, il travaillait sur la Ferrari de Nigel Mansell lors de l'une de ses plus fameuses prestations.
-Le toujours combattif pilote britannique avait livré une superbe bataille avec la McLaren de Gerhard Berger. En fin de course, il avait effectué un dépassement spectaculaire sur l'Autrichien dans la redoutable grande courbe dite "Peraltada", qui commandait la ligne droite de départ et d'arrivée. Cette deuxième place finale est aujourd'hui considérée comme l'une des plus grandes performances de Nigel Mansell.