
Le pilote français dresse le bilan de la journée du mercredi, lors de laquelle la Porsche 963 n°6 a échoué à se qualifier pour l’Hyperpole avant de dominer la deuxième séance d’essais libres.
De son propre aveu, Kevin Estre retient “beaucoup de frustration” de la journée de mercredi au Circuit des 24 Heures du Mans. La Porsche 963 qu’il partage avec André Lotterer et Laurens Vanthoor a échoué aux portes de la qualification en Hyperpole. La n°6 est la seule des trois Porsche Penske Motorsport à avoir échoué dans cet exercice. “Nous n'avons vraiment pas eu de chance avec toutes les slow zones, les drapeaux rouges, le trafic etc malheureusement. Je pense qu'on avait, en termes de rythme, la possibilité de nous qualifier, mais nous n'avons pas réussi.”
Heureusement, les sourires étaient rapidement de retour dans le stand de la n°6. Vanthoor se montrait le plus rapide lors de la première des deux séances d’essais nocturnes. “Il faut faire attention aux temps postés en essais libres, parce que nous ignorons le programme de nos concurrents”, note Kevin. “Mais c’est de bon augure pour la course. On a trouvé un bon compromis mercredi dans des conditions nocturnes assez fraîches. Maintenant, il va falloir savoir quelle stratégie adopter pour des conditions plus chaudes.”
Le Lyonnais, champion du monde FIA WEC en 2019 dans la catégorie LMGTE Pro, admet que Porsche n’est pas tout à fait en mesure de concurrencer Toyota et Ferrari sur le terrain de la performance pure. Au Mans, où environ trois-quarts du circuit se prennent à pleine charge, quelques km/h de plus différencient les bonnes des excellentes voitures. “Pour l'instant, on a tendance à être moins rapide dans le secteur 2, celui des grandes lignes droites et des chicanes”, constate Kevin. “En ayant suivi la Ferrari mercredi pendant les essais qualificatifs, c'est certain qu'elles ont l'air d'être plus à l'aise que nous dans la ligne droite. Dans les virages Porsche et le 1er secteur assez sinueux, on a l'air d'être à peu près compétitifs.”
Au vu de la hiérarchie qui se dessine depuis la Journée Test, avec Toyota et Ferrari au sommet et des écarts serrés entre Cadillac et Porsche, que peut espérer le détenteur de victoires dans la Sarthe dimanche après-midi ? “Un podium serait un bon résultat pour nous, même si l’objectif au Mans reste la victoire”, rappelle Kevin. “On a vraiment énormément travaillé avec les ingénieurs, chez Porsche et chez Penske, pour avoir la meilleure voiture possible pour les 24 Heures du Mans. Si on livre une course sans faute, on se battra pour un podium. Et si, au final, on a la vitesse pure, on se battra pour la victoire.”
Kevin Estre sait tout de la signification d’avoir Le Mans à son palmarès. En 2018, il avait remporté la catégorie GTE Pro avec Vanthoor et Michael Christensen au sein du Porsche GT Team. Pour la première fois, il sera au départ de la classique mancelle dans la catégorie reine Hypercar. “Je suis vraiment très fier et très heureux de participer à cette course cette année. C'est vraiment quelque chose d'incroyable à vivre, de rouler pour ce Centenaire et les 75 ans de Porsche.” Le cadeau d’anniversaire idéal est tout trouvé…