
De nos jours, de plus en plus de femmes travaillent dans le monde du sport automobile que par le passé, mais elles restent peu nombreuses chez les ingénieurs. Leena Gade, l’ingénieur de l’Audi des double vainqueurs du Mans André Lotterer, Marcel Fässler et Benoît Tréluyer, est l’exception qui confirme la règle.
La modeste Britannique a récemment été mise à l’honneur en raflant deux récompenses : tout d’abord le Prix de la Technologie C&R des Femmes en Sport Automobile, qui récompense la réussite des femmes qui excellent dans le domaine technique du sport automobile. Ce prix est remis par la Fondation Women in the Winner’s Circle, aux Etats-Unis, une fondation créée par l’ancienne pilote Lyn St. James. L’ingénieure d’Audi a en outre reçu le Prix de ‘l’Homme de l’Année’ du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA… un clin d’œil qui n’échappe à personne. Voici quelques réflexions de Leena Gade à propos de la saison et du futur, grâce à Audi Sport.
Vous avez remporté le Championnat du Monde d’Endurance de la FIA en tant qu’ingénieur de Marcel Fässler, André Lotterer et Benoît Tréluyer. Vous avez remporté un prix pour cela. Avez-vous été surprise ?
« Pour être tout à fait honnête, je ne m’attendais à aucune récompense, quelle qu’elle soit. Ce fut une très bonne surprise et une récompense pour une saison longue et difficile que nous avons vécue ensemble. Toutefois, la victoire au Championnat du Monde résulte d’un véritable effort collectif de chaque employé d’Audi Sport et d’Audi Sport Team Joest. Je les remercie de tout cœur. »
Vous avez un nouveau role chez Audi Sport depuis le début de l’année 2012. Qu’est-ce qui a changé ?
« Au cours des dernières années, j’étais ingénieur de course et je travaillais chez moi en Grande-Bretagne. Cette année, j’ai déménagé en Allemagne et je travaille pour Audi Sport à Ingolstadt. Je suis désormais plus impliquée dans la première phase de développement des nouvelles voitures de course. En plus de ma charge de travail originelle, j’ai désormais beaucoup de travail d’organisation et de développement. C’est très intéressant, mais c’est un challenge car il y a beaucoup plus de travail. J’ai toujours voulu obtenir plus de responsabilités dans ma carrière. Cela s’est matérialisé un peu plus tôt que prévu. »
En 2012, vous avez remporté le Championnat du Monde d’Endurance de la FIA (WEC) en tant qu’ingénieur avec vos pilotes, mais aussi les 24 Heures du Mans pour la deuxième fois. La victoire a-t-elle été différente de celle de 2011 ?
« Je me souviendrai de la victoire au Mans en 2012 pour des raisons différentes que celle de l’année précédente. En 2011, j’ai eu un bon pressentiment pendant toute la semaine avant la course. Cette année, nous ne savions pas quel serait le niveau de compétitivité de notre rival Toyota. Il y a eu une saine émulation dans notre équipe entre les voitures n°1 et n°2. J’ai été soulagée lorsque la course s’est finalement terminée. Tout de suite après le drapeau à damier, j’étais contente d’être toute seule sur le muret des stands pendant quelques instants. Pour la première fois, mes gars et moi sommes allés chercher la victoire seuls, alors que l’année d’avant, nous avions reçu l’aide des équipes des deux voitures qui avaient abandonné. »
Cécile Bonardel (citations d’après le communiqué d’Audi Sport)