Le Collège des Commissaires FIA WEC : Derrière les portes closes... (Part 1)
Photo: WEC/Adrenal Media
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Le Collège des Commissaires FIA WEC : Derrière les portes closes... (Part 1)

"C'est en cours chez les Commissaires"... "Ils ont été convoqués chez les Commissaires"... "C'est une décision des Commissaires"...Mais que signifient ces phrases et que se passe-t-il derrière les portes closes du Collège des Commissaires?


"C'est en cours chez les Commissaires"... "Ils ont été convoqués chez les Commissaires"... "C'est une décision des Commissaires"...

Voici trois petites phrases que l'on entend souvent dans les grands rendez-vous internationaux du sport automobile... Mais que signifient-elles exactement et, finalement, que se passe-t-il derrière les portes closes du Collège des Commissaires lors de chacune des manches du Championnat du Monde d'Endurance FIA (WEC), dont bien sûr les 24 Heures du Mans ?

Afin d'en savoir plus sur le travail de ces officiels de la FIA et l'étendue de leurs prérogatives pour assurer l'égalité, des audiences équitables et la même justice pour tous, nous sommes allés à la rencontre de Jean-François Véroux, Président Permanent du Collège des Commissaires du WEC.

Juriste riche d'une expérience de plus de 45 ans, et concurrent depuis près de 30 ans, Me Véroux apporte ses compétences juridiques et sa compréhension du sport automobile à la tête du collège de trois Commissaires (six pour les 24 Heures du Mans), dont l'un représente systématiquement le pays où la course se déroule.
 

Briefing des pilotes: Yannick Dalmas, Jean-Francois Veroux, Lisa Weishard (asst to Race Director), Eduardo Freitas 

Q:  Quel est le rôle exact du Collège des Commissaires 

Jean-François Véroux : "Le rôle des Commissaires est principalement de faire respecter le règlement et de s'assurer que tel est bien le cas. Nous sommes également chargés d'appliquer les pénalités pour toute infraction, qu'elle soit sportive ou technique".

"Dans le cas du sport automobile, c'est très particulier. En ce qui concerne l'activité en piste, la gestion en incombe au Directeur de Course. Il en a l'intégralité de la charge, spécialement en ce qui concerne les aspects de la sécurité en course. Toutefois, s'il remarque quelque chose qui pourrait faire l'objet d'une infraction ou ne correspondrait pas au règlement, il peut transmettre le cas aux Commissaires.

"Le Directeur de Course peut continuer à surveiller ce qui se passe en course et sur la piste, et cela devient alors la fonction des Commissaires - qui fonctionnent comme une sorte de tribunal ou de cour d'arbitrage - d'enquêter sur chaque cas individuel qui leur est présenté.


"Ces trois Commissaires, qui dans la vie sociétale, commerciale ou juridique seraient chargés d'arbitrages, sont là pour examiner les faits et aboutir à une décision concernant la pénalité - s'il y en a une - à appliquer."

Jean-Francois Veroux, Tim Mayer, Michael Schwaegerl

Q:  Comment le Collège des Commissaires est-il sélectionné 

Jean-François Véroux : “"Tous les Commissaires de la FIA doivent être titulaires d'une licence accordée à la fois par leur ASN (Autorité Sportive Nationale, ici celle du sport automobile, ndlr) et la FIA. J'ai été nommé Président Permanent du Collège des Commissaires du WEC en 2012". 

"Depuis 2012, nous avons eu un petit groupe de quatre commissaires internationaux permanents, qui travaille en roulement avec moi. A chaque course, le Collège est composé du Président, d'une autre personne parmi Tim Mayer, Michael Schwaegerl ou Yves Bacquelaine, ainsi que d'un commissaire appointé par l'ASN du pays dans lequel nous courons. Nous avons également à nos côtés un Secrétaire Permanent des Commissaires, Irmi Quendler, qui nous aide pour l'aspect administratif, et aussi le Pilote Conseiller de la FIA, Yannick Dalmas qui, en cas de besoin, peut être amené à apporter un point de vue spécifique".

"Les Commissaires Internationaux de la FIA doivent suivre une formation et passer un examen afin d'obtenir leur licence, puis assister à plusieurs séminaires organisés par la FIA. Tous doivent avoir derrière eux une très grande expérience du sport automobile. Par exemple, pour les 6 Heures de Fuji, nous avions à nos côtés un collègue australien, qui était en formation pour l'obtention de sa licence internationale, et il nous accompagnait à toutes les étapes du week-end de course. Il n'est pas obligatoire pour un Commissaire d'avoir été lui-même concurrent, mais cela peut être considéré comme un avantage".
."Nous sommes les seuls Commissaires internationaux à travailler de manière permanente en endurance, et je crois que ce niveau d'assiduité et les connaissances spécifiques que nous apportons à ce rôle est très important."

Q:  Quelles sont les autres missions du Collège des Commissaires pendant un week-end de course ?

Jean-François Véroux : "Il y a beaucoup de formalités administratives qui doivent être officiellement vérifiées au début de chaque week-end de course. Par exemple, s'assurer que telle licence est valide, y compris celle du circuit, que les Juges de Fait sont autorisés, que les bonnes assurances ont bien été contractées, que les licences et les certificats médicaux des pilotes sont corrects, etc.

"Il y a un énorme travail de formalités qui doit être effectué en vue et à partir de chaque course, et nous détenons depuis 2012 tous les dossiers pour chaque course, qui sont également envoyés à la FIA. Chaque décision des Commissaires fait l'objet d'un document juridique officiel qui peut être utilisé par la suite comme preuve devant tout Tribunal. En conséquence, le travail de réflexion et de formulation fait l'objet d'un soin extrême dans la mise en forme de nos décisions."