L'hybride représente une part importante du règlement LMP1, qui offre aux constructeurs la liberté de développer une technologie que l'on pourra retrouver dans un avenir proche sur les voitures de route. Tous les constructeurs présents officiellement en Championnat du Monde d'Endurance (WEC) dans la catégorie LMP1 disposent de véhicules hybrides ou 100 % électriques dans leur gamme routière. La Prius en est aujourd'hui à sa quatrième génération et s'est vendue à plus de trois millions d'exemplaires. En tant que voiture hybride la plus connue dans le monde, la Prius méritait bien un essai en vue de la visite du WEC au Japon.
La voiture que nous avons testée est une Prius Alpha (connue en Europe sous le nom de Prius +), une version plus large avec un coffre plus grand, à mi-chemin entre la Prius de base et un monospace.
La Prius Alpha est propulsée par un moteur essence de 1.8 litres identique à celui du modèle de base. Sur le papier, elle consomme de 3.2 litres/100 km, avec des émissions de CO2 très basses (75 grammes/km). En réalité, il s'agirait plutôt de 4.5 litres/100 km, mais ce sont en tout cas d'excellentes performances. Il ne s'agit pas d'une sportive mais d'un véhicule familial, qui propose cinq places confortables (une version sept places est également disponible) et un rapport exceptionnellement bas d'émissions de CO2. Ce qui fait tout simplement de la Prius Alpha le seul monoplace sept places au monde à afficher des émission de moins de 100 grammes/km.
Qu'en est-il une fois au volant ? Soyons honnête : c'est la toute première voiture hybride que j'ai l'occasion de conduire et je m'y suis installé avec quelques a priori sur la manière dont elle allait se comporter tout au long de notre semaine au Japon. Mais ces préjugés ont rapidement volé en éclats. En fait, la Prius est comme toutes les autres cinq portes familiales. Il n'y a ni boîte de vitesses ni commande manuelles, c'est une 100 % automatique. Il suffit de la mettre en position "Drive", d'abaisser le frein à main et nous voilà partis.
La grosse différence avec une voiture "normale", c'est le silence. On trouve un témoin de charge de batterie sur le tableau de bord. A bas régime, on reste sur la batterie. Et le vrai défi au quotidien, lorsqu'on roule en cycle urbain, consiste à savoir jusqu'où on peut aller en mode totalement électrique. L'accélération est plus progressive que brillante, et si on a du trafic derrière soi je n'avais pas l'intention de les retarder. L'exercice est néanmoins intéressant pour mesurer l'impact de ce type de conduite a sur l'économie - mais nous en reparlerons un peu plus loin.
Lorsque le moteur essence se met en route, tout se passe en douceur... avec seulement l'irruption du bruit du moteur dans l'espace sonore.
Conduire une Prius dans les rues de Tokyo est facile. Elle se glisse avec agilité dans la circulation et se gare sans effort. Sur le réseau autoroutier japonais, elle est également exempte de tout reproche et déroule les kilomètres avec aisance. La puissance combinée des moteurs thermique et électrique (134 ch) offre une performance de 0 à 100 km/h en 11 secondes 3, ce qui est tout à fait convenable pour une familiale.
Si l'intérieur de la Prius n'est pas luxueux, les plastiques et autres équipements sont de bonne qualité et bien finis. Elle donne la sensation, comme toute autre Toyota, de pouvoir emmener tout la famille à destination sans pépin ni anicroche.
D'un point de vue pratique, la Prius Alpha est une référence en matière de monospace. Les rangements de notre équipement photo sont volumineux et nous avons aussi de nombreux bagages à transporter depuis l'aéroport, mais tout cela s'est parfaitement logé dans le coffre. Celui-ci offre 505 litres avec les sièges, et jusqu'à 1750 lorsqu'ils sont rabattus.
La troisième génération de la Prius est aussi très fiable : ses propriétaires n'ont eu à déplorer aucun problème technique majeur malgré la relative complexité de sa propulsion hybride. C'est une excellente voiture à conduire, et cette première expérience de l'hybride m'a ouvert les yeux. Mais qu'en a-t-il été des chiffres de consommation pendant ce séjour japonais ? Au fil de notre semaine au Pays du Soleil Levant, la Toyota Prius Alpha a bouclé une moyenne de 4.3 litres au 100 km en ville, sur route et autoroute. Lorsque j'en ai rendu les clés à la fin de notre séjour japonais, elle m'avait impressionné.
Championne du Monde en titre, la Toyota TS040 Hybrid est un banc d'essai pour les voitures de l'avenir. Le constructeur japonais fait également tourner son personnel d'ingénierie entre département route et voitures de course, ce qui lui permet de profiter de tout ce qu'ils auront appris de la compétition une fois retournés à l'usine. La version 2015 de la TS040 est également équipée de capteurs que l'on retrouvera sur la prochaine génération de Toyota routières hybrides. Un gage supplémentaire de la pertinence de la compétition en général et du WEC en particulier.
Un jour peut-être, la lignée de votre routière remontera jusqu'au prototype qui a remporté le Championnat du Monde d'Endurance 2014.
Jeff Carter
