Une crevaison lente a sans doute anéanti ses espoirs de victoires, mais l’Alpine Endurance Team était tout sauf découragé à l’issue des TotalEnergies 6 Heures de Spa-Francorchamps (8-10 mai), saluant une performance inédite qui remplit le constructeur de confiance avant les 24 Heures du Mans, le mois prochain.
Pour avoir décroché son premier podium de la saison 2025 du Championnat du Monde d'Endurance de la FIA, trois semaines plus tôt à Imola, Alpine a débarqué la tête haute dans les Ardennes. Sur cette lancée, Mick Schumacher et Charles Milesi ont permis à l'A424 Hypercar de figurer pour la deuxième fois consécutive dans le top 10 lors des qualifications, profitant de l’Hyperpole pour s’installer respectivement aux sixièmes et neuvièmes places sur la grille de départ.
Devant un public record de 98 874 personnes le jour de la course, Frédéric Makowiecki a immédiatement fait part de ses intentions au volant de la n°36 en se hissant à la cinquième place dès le départ. Ne faisant pas de quartiers, le Français, nouvelle recrue de l'équipe Alpine cette année après une décennie passée sur les machines Porsche, a ensuite opportunément dépassé son compatriote Loïc Duval (Peugeot) dans le trafic pour s’emparer de la quatrième place, avant de soulager Philip Hanson (AF Corse) de la troisième place à La Source à l'approche du neuvième tour.
Cinq tours plus tard, 'Mako' a pris le meilleur sur James Calado (Ferrari AF Corse) pour s'emparer de la deuxième place à l’assaut du Raidillon, puis a mené la chasse derrière la Ferrari de tête de Nicklas Nielsen, maintenant la pression ensuite sur Miguel Molina, remplaçant du danois au volant de la 499P.
Le natif d'Arras a fini par céder le volant de l’Alpine au terme d'un marathon de deux heures et demie, Jules Gounon profitant ensuite de pneus plus chauds pour s’emparer de la tête de la course dans la descente vers l'Eau Rouge, avant de passer le relais à Schumacher pour les deux dernières heures de la course.
Une stratégie de pneus neufs, alors que les Ferrari n°50 et n°51 ont choisi de ne pas changer de gommes, a fait chuter l'Allemand à la troisième place, avant un mano a mano spectaculaire avec le futur vainqueur Alessandro Pier Guidi et la BMW de Robin Frijns. Mais une crevaison lente a malheureusement provoqué un arrêt au stand plus tôt que prévu et a effectivement ruiné les chances de victoire de l'Alpine.
Malgré les meilleurs tours de l'A424 en fin de course, Schumacher a finalement dû se résoudre à monter sur la 3e marche du podium, mais à moins d'une seconde de la Ferrari n°50, vice-championne du monde, sous le drapeau à damiers.
"Dans l’ensemble, c'était une bonne course", a-t-il résumé. "Nous nous battions pour la victoire jusqu'à ce que la crevaison lente vienne compromettre nos chances ; nous avons dû nous contenter du podium, mais nous pouvons en être satisfaits. La tendance est vraiment à la hausse et l'équipe s'améliore de plus en plus chaque week-end. Fred [Makowiecki] a fait un relais extraordinaire pour commencer la course, Jules [Gounon] a pris le relais et s'est retrouvé en tête, et ce fut une véritable bataille jusqu'à l'arrivée. Nous sommes sur la bonne voie et il y a beaucoup à retenir de ce week-end. Maintenant, nous sommes impatients de voir ce que nous réserve la prochaine course, qui est évidemment la plus importante. Nous l'attendons avec impatience".
"Je suis extrêmement fier de l'équipe", a déclaré Makowiecki. "Nous sommes montés sur le podium pour la deuxième fois consécutive grâce à une performance solide du début à la fin, plus aboutie qu'à Imola. La crevaison lente est regrettable car nous étions dans le coup, mais c'est la course. Plus que le résultat, je suis satisfait de la façon dont nous travaillons et continuons à nous améliorer. Je me sens également de plus en plus en confiance avec la voiture. Il y a toujours une courbe d'apprentissage, mais plus nous faisons de courses, plus je me sens à l'aise et plus je peux exploiter son potentiel".
L'équipage de la n°36 s'est hissé à la 5e place du classement des pilotes, tandis que la A424 n°35 - pilotée par Milesi, Ferdinand Habsburg et Paul-Loup Chatin, a inscrit ses premiers points de la saison à Spa. Le défi de l'équipage a été entravé par une pénalité pour une infraction à la voiture de sécurité virtuelle, et un pari stratégique tardif a failli ne pas payer, Chatin ayant dû ravitailler dans le tout dernier tour alors qu’il était quatrième, avant de finir huitième.
Ce résultat commun permet néanmoins à Alpine de conforter sa quatrième place au classement des constructeurs avant d’aborder les 24 Heures du Mans, les 14 et 15 juin prochains. L'année dernière, les Bleus ont vécu un cauchemar dans La Sarthe, les deux voitures ayant abandonné en raison d'une panne de moteur avant la fin de la sixième heure. Autant dire que 12 mois plus tard les espoirs sont nettement plus élevés.
"C'est une grande satisfaction de monter sur le podium pour la deuxième fois consécutive", a déclaré Philippe Sinault, directeur de l'équipe. "Ce résultat envoie un signal à toute l'équipe, car nous étions en lice pour la victoire pour la première fois [avec l'A424]. Nous avons réalisé de bonnes performances à Imola et à Spa, deux circuits très différents, ce qui montre que nous commençons à comprendre notre package et à en tirer le meilleur parti sur des pistes exigeantes. Cependant, nous savons qu'il y a encore beaucoup de choses à améliorer et de petits détails à peaufiner. Nous avons fait une bonne course, mais elle n'a pas été parfaite, et nous avons vu une fois de plus que la moindre erreur peut tout compromettre. L'objectif est de construire sur ce que nous avons appris et de consolider nos fondations afin dêtre mieux préparés pour le Mans que nous l'étions il y a un an."
Regardez le FIA WEC en direct ou à la demande via l'application officielle FIA WEC TV – votre accès complet au Championnat du Monde d'Endurance de la FIA, y compris les 24 Heures du Mans. Ne manquez rien ! Pour plus d'informations, consultez l'application.
