
L’Alpine n°35 a remporté, au pied du Mont Fuji, la 100e course de l’histoire du FIA WEC. L’A424 signe sa première victoire en Hypercar, dont les titres Constructeurs et Pilotes ne seront décernés qu’à l’issue de la finale à Bahreïn.
Alpine est entré dans l’histoire du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA (FIA WEC) en s’adjugeant sa 100e course, les 6 Heures de Fuji 2025. Devant 66 400 spectateurs, l’équipage composé de Ferdinand Habsburg, Paul-Loup Chatin et Charles Milesi offre au constructeur français sa première victoire dans la catégorie Hypercar depuis les 6 Heures de Monza, en 2022, et le premier succès de l’A424.
Placées aux premières loges pour le départ de la 100e course du FIA WEC, les Cadillac n°12 et 38 conservaient leur avantage acquis la veille lors de l’Hyperpole. Will Stevens s’envolait en tête, s’écartant de la menace incarnée par Sébastien Bourdais. Derrière les Hypercars américaines à la livrée dorée, la Peugeot TotalEnergies 9X8 n°93 se plaçait au 3e rang, Paul Di Resta prenant le meilleur sur l’Aston Martin THOR Team n°009 de Marco Sørensen.
De nombreux incidents émaillaient la première heure de course. Tout d’abord, la BMW M Hybrid V8 Team WRT n°15 de Kevin Magnussen était percutée par l’Aston Martin n°007 de Harry Tincknell. L’incident endommageait également la Ferrari 499P AF Corse n°83 de Phil Hanson. Ensuite, la Toyota GR010 HYBRID n°8 de Sébastien Buemi subissait une crevaison à l’arrière gauche suite à une collision avec l’Alpine A424 n°35 de Ferdinand Habsburg.
Ces différents contacts contraignaient la direction de course à faire intervenir la voiture de sécurité pour retirer des débris de la piste, réduisant ainsi à néant l’avance des Cadillac. La mainmise de l’alliance américano-britannique sur les 6 Heures de Fuji prenait du plomb de l’aile car, à la reprise, Bourdais tombait de la deuxième à la quatrième place, dépassé par Di Resta et la Ferrari n°51 d’Antonio Giovinazzi.
Les cartes étaient ensuite largement rebattues suite à l’impressionnante sortie de route de Raffaele Marciello. Visiblement surpris par la Porsche 963 Proton Competition n°99, le Suisse fracassait l’avant de la BMW n°15 au virage 9 et provoquait l’intervention de la Safety Car quand, au même moment, la plupart des Hypercars empruntaient la voie des stands. La neutralisation de la course permettait aux pilotes s’étant arrêtés parmi les derniers de se retrouver aux avant-postes.
Nicolás Varrone se retrouvait donc en tête avec la Porsche n°99. L’Argentin devançait la Peugeot n°93 de Jean-Éric Vergne et la Toyota n°7 de Nyck de Vries. Les Cadillac n°38 et 12 complétaient le top 5 à la reprise, à 3 heures et 23 minutes de l’arrivée. Au 97e tour, Vergne trouvait l’ouverture sur Varrone au virage 10 pour offrir à la marque au Lion les commandes de la course.
La tension montait d’un cran au pied du Mont Fuji, théâtre de plusieurs batailles homériques en piste. Malthe Jakobsen tirait notamment son épingle du jeu, confirmant l’excellente forme affichée par Peugeot ce dimanche. Avec la n°94, le Danois grimpait au 4e rang après avoir dépassé coup sur coup les deux Cadillac, dont le rythme s’était effondré.
La 7e manche du FIA WEC nous offrait un nouveau rebondissement suite à l’accident de Tom Gamble qui, en sortant des stands, perdait le contrôle de l’Aston Martin n°007 et entrait en collision avec la Vantage GT3 Heart of Racing n°27 de Zacharie Robichon dans un scénario cauchemar pour l’équipe anglaise. La neutralisation qui s’ensuivait ne pouvait pas plus mal tomber pour la Toyota n°7 et les Porsche n°6 et 99, contraintes à un ravitaillement d’urgence.
A l’inverse, le timing était idéal pour Alpine, dont la n°35 se propulsait au 2e rang, grâce à un passage aux stands parfaitement optimisé, derrière la Peugeot n°93. Les deux constructeurs français semblaient en position de force pour se disputer une première victoire cette saison, mais un troisième homme n’avait pas dit son dernier mot: Kevin Estre. Le champion du monde en titre réalisait un relais hallucinant, effaçant coup sur coup Jakobsen et Fuoco, pour placer la Porsche n°6 sur le podium provisoire, puis à la 2e place à la faveur d’un dépassement osé sur Milesi.
La dernière salve d’arrêts aux stands allait se révéler décisive. Tandis que Porsche Penske Motorsport rappelait Laurens Vanthoor derrière le volant de la n°6 et en changeait ses quatre pneus, imité en ce sens par Peugeot pour la n°93, Alpine tentait un coup de poker en ne changeant que deux pneus sur la n°35. Grâce à cet arrêt plus court, Charles Milesi virait en tête dans la dernière heure et s’attelait à creuser l’écart sur Jensen.
Au final, l’Alpine n°35 devançait la Peugeot n°93 d’une confortable marge de 7’’682. À l’instar d’Alpine, Ferdinand Habsburg renouait ainsi avec la victoire en FIA WEC pour la première fois depuis les 6 Heures de Monza 2022, où l’Autrichien avait remporté la catégorie LMP2 avec un certain… Rui Andrade, vainqueur ce dimanche dans la catégorie LMGT3.
Il s'agit également de la première victoire de Paul-Loup Chatin depuis les 6 Heures de Shanghai, le 1er novembre 2015, soit il y a 3 619 jours, ce qui constitue le plus long intervalle jamais vu entre deux succès en FIA WEC. La Porsche n°6 de Laurens Vanthoor, revenue dans les échappements de Mikkel Jensen, signe un deuxième podium consécutif après sa victoire à Lone Star Le Mans. La Porsche n°5 et la Peugeot n°94 complètent le top 5.
Au classement des Pilotes Hypercar, Alessandro Pier Guidi, Antonio Giovinazzi et James Calado ne comptent que 14 points d’avance sur le trio de la Ferrari n°83 (Philip Hanson, Robert Kubica et Yifei Ye). Avec 38 points en jeu pour la manche finale de Bahreïn, Kévin Estre, Laurens Vanthoor ainsi qu’Alex Lynn, Norman Nato et Will Stevens peuvent toujours être mathématiquement titrés. Au classement des Constructeurs Hypercars, Porsche compte désormais 39 points de retard sur Ferrari.
TF Sport déclaré vainqueur des 6 Heures du Fuji
La Corvette Z06 TF Sport n°81 a remporté les 6 Heures du Fuji, 100e manche du FIA WEC, dans la catégorie LMGT3. L'équipe anglaise a profité d'une pénalité infligée à la Ferrari n°21 pour signer sa deuxième victoire de la saison.
La catégorie LMGT3 des 6 Heures de Fuji, septième et avant-dernière manche de la saison, a été indécise jusqu’au bout. Les différentes stratégies de consommation et une ultime sanction ont fait pencher la balance en faveur de la Corvette Z06 TF Sport n°81. L’équipage composé de Tom Van Rompuy, Rui Andrade et Charlie Eastwood n’aura quasiment jamais mené la course ce dimanche, sauf au moment le plus important.
Parti de la pole position avec l’Aston Martin Vantage Racing Spirit of Léman n°10, Anthony McIntosh cédait d’entrée les commandes de la catégorie LMGT3. Le pilote américain se voyait griller la politesse par les McLaren 720S United Autosports. Au volant de la n°59, James Cottingham menait les débats devant la n°95 de Darren Leung. Malheureusement pour l’équipe « Papaye », le vainqueur de Lone Star Le Mans était pénalisé pour avoir anticipé le départ.
Cottingham imprimait un rythme d’enfer lors de son double relais. Le Britannique portait son avance à près d’une vingtaine de secondes avant de confier la McLaren n°59 à Sébastien Baud. Le Français ne pouvait profiter d’un tel avantage, car la sortie de piste de Marciello réduisait les écarts à néant
Au cap de la mi-course, Baud ne possédait qu’une marge de 7 dixièmes de seconde sur la Porsche Iron Dames n°85. Partie de l’avant-dernière place, la 911 à la livrée rose réalisait une remontée tonitruante, sous l’impulsion de Célia Martin et Rahel Frey, en réussissant le pari de l’undercut aux dépens de ses rivaux. La Suissesse se hissait même en tête suite à une manœuvre tout en maîtrise au premier virage sur la McLaren n°59.
Les Iron Dames étaient ensuite rattrapées, puis dépassées, par la deuxième Porsche 911, la n°92 de Manthey 1st Phorm. Les leaders de la catégorie LMGT3 écopaient ensuite d’une pénalité de 10 secondes, pour un contact en début de course, entre Ryan Hardwick et la BMW M4 Team WRT n°31 de Yasser Shahin.
Les différentes neutralisations, plusieurs pénalités et les panachages de stratégies de consommation qui s’ensuivaient bouleversaient la hiérarchie de la catégorie LMGT3. Dans les ultimes instants de la course, et en dépit d’un splash de dernière minute, Alessio Rovera pensait offrir à la Ferrari 296 Vista AF Corse n°21 une victoire cruciale dans la lutte pour le titre mondial LMGT3.
Hélas, et comme à Lone Star Le Mans, le Cheval Cabré voyait la victoire lui échapper à cause d’une pénalité de cinq secondes purgée sitôt la ligne d’arrivée franchie en premier. Le malheur de Ferrari faisait le bonheur de Corvette. Vainqueur des 1812 km du Qatar avec la n°33, TF Sport s’adjugeait une nouvelle victoire cette saison avec la n°81.
Les deux BMW n°31 et 46 se classaient respectivement 3e et 4e. Cinquième à Fuji, Manthey 1st Phorm conserve la tête du classement LMGT3, avant la finale à Bahreïn pour seulement onze points, devant la Ferrari n°21. Mais avec 38 points en jeu dans un peu plus d’un mois, les deux équipages TF Sport restent mathématiquement en lice pour le titre mondial.
Les résultats complets de la course sont à retrouver ICI.
La 8e et dernière manche du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA (FIA WEC) se déroulera à Sakhir, à l’occasion des Bapco 8 Heures de Bahreïn, du jeudi 6 au samedi 8 novembre.
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