
Il est le pilote le plus titré de l’histoire du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA, et aussi celui qui compte le plus grand nombre de départs. Mais au-delà des statistiques, Sébastien Buemi a su gagner le respect du paddock grâce à son professionnalisme reconnu et à son dévouement exemplaire pour son métier.
Quatre titres mondiaux, quatre victoires aux 24 Heures du Mans et pas moins de 26 succès toutes catégories confondues : le palmarès de Sébastien Buemi force le respect. Presque toujours présent en FIA WEC, le Suisse a accompagné l’histoire du championnat qui s’apprête à fêter sa 100ᵉ course, et a pris le temps de partager avec fiawec.com quelques souvenirs d’une carrière qui est loin d’être terminée.
En 2012, Buemi se trouve dans une phase de transition. Après trois saisons en Formule 1 avec Toro Rosso, une nouvelle aventure s’ouvre à lui : l’endurance. Le rapprochement avec Toyota coule de source, tant pour l’exigence et la rigueur demandées par un tel programme que pour des liens familiaux, l’entreprise de sa famille à Aigle (Suisse) représentant Toyota depuis un demi-siècle.
« Évidemment, en 2012, s’associer à la FIA donnait beaucoup de prestige au championnat. Remporter un titre mondial apportait une crédibilité supplémentaire », se souvient-il.
« Nous avons connu les années LMP, avec l’arrivée de Porsche, et même Nissan, ce qui semblait incroyable mais peut-être pas viable financièrement. Aujourd’hui, le succès est à nouveau au rendez-vous avec la catégorie Hypercar et l’implication de nombreux constructeurs. C’est un vrai succès de la FIA et de l’ACO, car rien ne garantissait qu’on en arrive là. »
Au début, Buemi n’est pas encore sur la grille : il œuvre dans l’ombre, sur piste d’essais, pour développer la Toyota TS030 LMP1. Son premier départ a lieu aux 24 Heures du Mans 2012, mais la voiture abandonne après l’accident spectaculaire d’Anthony Davidson.
Dès 2013, le podium de Silverstone est suivi par une première victoire à Bahreïn aux côtés de Davidson et Stéphane Sarrazin.
En 2014, Buemi décroche son premier titre mondial. En 2018, il s’impose enfin au Mans. À ce stade, il est déjà entré dans le panthéon de l’endurance, indissociable de Toyota. Lors des 6 Heures de São Paulo 2025, son absence des garages Toyota a même semblé étrange tant il y est devenu incontournable.
« Je suis très fier d’avoir été là presque dès le début, dit-il. J’ai fait partie non seulement de Toyota mais aussi du FIA WEC, et c’était une belle aventure. Fernando Alonso disait récemment qu’il regrettait de ne pas avoir assez profité de ses bons moments en carrière. Je ressens un peu la même chose : on se projette toujours sur la prochaine course, le prochain défi, et même quand on gagne, la joie dure quelques jours avant de se tourner vers la suite. Peut-être qu’en arrêtant, je réaliserai que j’aurais dû savourer davantage. Mais au final, je suis heureux et fier d’avoir toujours été fidèle à Toyota. »
Parmi ses nombreux exploits, un reste gravé : Bahrain 2024. Après avoir été envoyé en tête-à-queue dès le départ, Buemi ramène la Toyota n°8 en position compétitive grâce à une stratégie parfaite et une attaque implacable lors de ses relais.
À deux heures et demie de l’arrivée, tout semblait encore compromis, mais le Suisse sent l’opportunité de coiffer le titre constructeurs. Il remonte et s’impose finalement, offrant à Toyota un titre mondial face à la concurrence la plus relevée.
« Bahreïn a été très spécial parce que nous avons été champions en tant que Constructeur, sans que personne ne puisse dire : “vous étiez seuls, il n’y avait personne à battre”. Tout le monde était là. Après un départ compliqué, nous étions derniers, et au moment où je suis remonté, nous étions seulement dixièmes. Nous avons fait une bonne stratégie, j’ai pu dépasser et finalement gagner la course et le championnat. Émotionnellement, c’était l’un des meilleurs moments.
Je pourrais citer ma première victoire au Mans ou mon premier titre, en 2014, quand nous avons battu Porsche. Mais à Bahreïn, personne ne peut rien dire : nous avons battu tout le monde à la régulière. »
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