
Le directeur sportif d’Alpine Endurance Team dresse un bilan positif du début de saison 2025 en FIA WEC du constructeur français. Devant son public, la marque au A fléché est attendue au tournant aux 24 Heures du Mans, un an après une édition cauchemardesque.
Pour les fans de sport automobile, la semaine la plus excitante de l’année a commencé. Ce week-end, 186 pilotes répartis dans 62 voitures tenteront d’entrer dans la légende de la plus mythique des courses d’endurance: les 24 Heures du Mans. La quatrième manche de la saison 2025 du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA (FIA WEC) déchaîne les passions, et l’impatience monte parmi les équipes. En particulier pour les constructeurs français désireux de briller devant un public acquis à leur cause, comme Alpine. “Nous sommes impatients. Cela fait 11 mois qu’on s’y prépare”, admet Nicolas Lapierre, directeur sportif du A fléché, à fiawec.com. “Pour nous, c’est clairement l’échéance la plus importante de l’année.”
La marque française effectue son retour dans la Sarthe, un an après une édition qui a viré au cauchemar pour les Alpine A424 n°35 et 36. Les deux Hypercars à la livrée bleue tombaient successivement victimes d’avaries moteurs critiques, les contraignant à l’abandon moins de six heures après le départ donné par Zinédine Zidane. “Nous savions que lors de cette première participation aux 24 Heures du Mans – seulement la quatrième course de l’A424 – nous risquions de faire face à certains problèmes”, analysait alors Bruno Famin, directeur d’Alpine Motorsports. “Nous analyserons les raisons de ce problème mécanique pour revenir plus forts l’an prochain.”
Alpine Endurance Team a joint les paroles aux actes. A la sortie des 24 Heures du Mans, l’équipe s’est retroussée les manches pour fiabiliser le package, ce qui a notamment conduit les A424 à hausser leur niveau de jeu et à leur premier podium, aux 6 Heures de Fuji. “Il y a eu une grosse remise en question”, confirme Nicolas. “L’équipe a fourni un travail incroyable.” A l’hiver, Alpine a abattu le premier de ses cinq Jokers Evo pour sécuriser davantage le moteur V6 et le turbo. “On a fait des simulations, beaucoup de kilomètres au banc avec tous les moteurs. On a fait tout ce qui pouvait être fait. Nous sommes beaucoup plus confiants, plus préparés et plus sereins que l’an dernier.”
La 93e édition des 24 Heures du Mans promet d’être particulière à plus d’un titre pour Nicolas Lapierre. Vainqueur de la catégorie LMP2 à quatre reprises (2015, 2016, 2018 et 2019), le Thononais va suivre l’événement depuis la murette des stands, en tant que directeur sportif. “Je suis en charge, en premier lieu, du choix des pilotes, ensuite de la stratégie”, précise Nicolas. “Je fais le lien entre les pilotes et les ingénieurs. J’ai la chance de bien connaître la voiture, pour l’avoir développée et pilotée en course. Je suis impliqué sur le choix des pneus, la longueur des relais, l’économie d’essence etc.”
Le départ de Nicolas a contraint Alpine à lui trouver un remplaçant dans le baquet de la n°36. L’une des premières missions du nouveau directeur sportif a été de recruter un pilote expérimenté. Son choix n°1 s’est porté sur Frédéric Makowiecki qui, de l’aveu de Nicolas Lapierre, a été séduit par le projet et s’y intègre parfaitement. “Je me sens de plus en plus en confiance avec la voiture”, relève l’ex pilote Porsche. “Plus les courses passent, plus je me sens à l’aise et capable d’exploiter son potentiel.”
Avec ses coéquipiers Jules Gounon et Mick Schumacher, Frédéric Makowiecki a mené l’Alpine n°36 à deux podiums consécutifs. Pourtant, la saison 2025 du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA (FIA WEC) avait bien mal débuté pour Alpine, en dehors des points lors des 1812 km du Qatar. “On a subi des touchettes en début de course”, explique Nicolas Lapierre. “Les voitures étaient abîmées et on n’a pas réussi à performer comme on voulait. C’était la douche froide.”
A l’occasion des 6 Heures d’Imola, Alpine s’est offert la 3e place grâce à un coup de maître stratégique, ce qui montre tous les progrès réalisés par l’équipe depuis son entrée en Hypercar l’an dernier. “On a changé la répartition des trois derniers arrêts. Cela nous a permis de rouler plus léger et de sortir du trafic, ce qui n’est pas facile à gérer à Imola. L’an dernier, on suivait la direction des concurrents en termes de stratégie. Là, on a pris notre propre décision, ça a payé.”
Lors des TotalEnergies 6 Heures de Spa-Francorchamps, 3e manche du FIA WEC, Alpine a de nouveau fait preuve d’adaptabilité pour décaler sa stratégie après que Mick Schumacher ait subi une crevaison lente. “On voit clairement que l’équipe gagne en maturité, en performance, en termes d’opérations dans les stands”, souligne Nicolas. “Dès les essais libres, on a vu qu’on était dans le rythme. On réussit une course superbe et on s’est même battu pour la victoire. Le début de saison est très positif. Nous sommes parmi les meilleurs maintenant.”
Grâce à l’expérience et à la confiance emmagasinées depuis plus d’un an, Alpine semble avoir les cartes en mains pour décrocher un résultat probant aux 24 Heures du Mans. Mais Nicolas Lapierre aborde l’événement avec lucidité et humilité. “Réussir une course propre et solide est beaucoup plus complexe avec le plateau de 21 voitures. Cela requiert beaucoup de sang-froid et d’attention de la part des pilotes”, ajoute le directeur sportif d’Alpine. “Les équipes sont tellement proches les unes des autres qu’il ne faut jamais se rater sur le choix des pneumatiques ou la longueur des relais.”
A 41 ans et riche de sa vaste expérience du FIA WEC, dont il a participé aux débuts, en 2012, avec la Toyota TS030 Hybrid LMP1, Nicolas Lapierre mesure tout le chemin parcouru par la FIA et l’ACO pour mener l’endurance vers un nouvel âge d’or. “Le nombre de constructeurs et le niveau des pilotes est juste incroyable, et les voitures sont magnifiques. On a la chance de faire partie de cette époque. Le public prend beaucoup de plaisir à regarder les courses.” Plus de 300 000 spectateurs sont attendus au Mans pour vivre au plus près les 24 heures les plus intenses du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA (FIA WEC).
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