José María López est entré dans l'histoire lors des Rolex 6 Heures de São Paulo (12-13 juillet) le week-end dernier, devenant le premier pilote à s’imposer dans les deux catégories actuelles du Championnat du Monde d'Endurance de la FIA. L'ancien champion du monde a joué un rôle majeur dans la première victoire de Lexus et de l'équipe Akkodis ASP dans cette compétition.
Tout comme Cadillac Hertz Team JOTA, vainqueur à Interlagos en catégorie Hypercar, Akkodis avait déjà titillé la victoire tout au long de la saison avec sa Lexus RC F, la voiture la plus ancienne du plateau LMGT3. La n°78 avait terminé quatrième lors de la manche inaugurale au Qatar et troisième à Imola, avant que la star montante Finn Gehrsitz ne décroche la pole position à Spa-Francorchamps.
Avant de débarquer au Brésil, la voiture sœur n°87 avait également décroché deux places dans le top 5 lors des quatre premières courses de cette saison 2025, et sur l'Autódromo José Carlos Pace, les deux voitures ont été dans le coup tout au long de la course.
López et Gehrsitz ont dominé les Essais Libres 1, avant que Yuichi Nakayama dans la n°78 et Clemens Schmid dans la n°87 ne signent respectivement les deuxièmes et troisièmes meilleurs temps lors des Essais Libres 2.
Les deux Lexus sont restées solidement installées dans le top 6 lors de la 3e séance d’essais libres, dans un peloton LMGT3 de haut niveau composé de 18 voitures. Petru Umbrărescu (n°87) et Arnold Robin (n°78) ont ensuite franchi sans encombre le premier écueil des qualifications, le Roumain signant le meilleur chrono avant que Schmid et Gehrsitz ne décrochent la deuxième et la troisième place sur la grille de départ au terme de l'Hyperpole. Les deux pilotes Lexus n’étaient séparés que de neuf centièmes de seconde, tandis que Schmid manquait la pole position pour 24 millièmes de seconde à peine !
Malgré un départ de course difficile le lendemain, Umbrărescu a rapidement repris la deuxième place avant de s’emparer de la tête devant Anthony McIntosh à l'approche de la 20e minute. À la fin de la première heure, Lexus occupait les deux premières places.
La n°87 avait pris plus d'une demi-minute d'avance lorsque Schmid a dû effectuer un drive-through, suit à une pénalité pour excès de vitesse dans la voie des stands, commis pendant le relais de López. Mais la domination de l'équipe était telle que cela n'a pas affecté le résultat final. L'Argentin a franchi la ligne d'arrivée avec 37,7 secondes d'avance sur le plus proche poursuivant d'Akkodis, la voiture n°78 terminant cinquième, à peine cinq secondes derrière, manquant de peu le podium.
« Le chemin a été long », a reconnu López après avoir décroché la 16e victoire de sa carrière, la première depuis Fuji en 2023. « Nous sommes partis de zéro avec cette équipe l'année dernière et nous avons parcouru un long chemin, c'est donc très spécial pour nous tous. Nous avons dû nous battre très dur, mais nous avons continué à y croire, à travailler dur et à progresser, et maintenant, enfin, nous avons le rythme. À plusieurs reprises cette saison, nous aurions pu monter sur le podium, voire mieux, mais il y avait toujours quelque chose, des erreurs ou de la malchance… qui venaient enrayer notre résultat. Alors remporter cette victoire dans la course la plus proche de mon domicile, c'est vraiment très émouvant. »
« C'est un travail d'équipe, et Jérôme [Policand – directeur de l'équipe] et tout le monde chez Akkodis ASP ont fait un travail formidable. Nous avions la voiture la plus rapide au Brésil, et Petru et Clemens ont été formidables toute l'année. C'est beaucoup plus facile quand on a deux gars comme eux à ses côtés. Ayant participé à ce projet depuis le début, je suis très heureux de prouver que la vieille dame (la Lexus) est encore capable de gagner. Je suis vraiment ravi. »
Pour Schmid, ce résultat est une revanche sur ce qui s'est passé il y a 12 mois, lorsqu'il n'avait pas pu prendre le départ de la course à São Paulo à la suite d'un accident de Robin lors des essais libres, mettant la voiture hors-jeu pour le reste du week-end.
« C'est incroyable ! », s'est-il exclamé. « Nous étions déjà très près cette année, mais nous avons connu quelques problèmes ou commis des erreurs de pilotage dont nous ne sommes pas très fiers. Je pense toutefois que nous avons fait un travail incroyable tout au long du week-end au Brésil. »
« C'est surréaliste », a renchéri Umbrărescu, dont l'excellent début de course a posé les bases de cette victoire historique, puisqu'il est devenu le premier pilote roumain à s'imposer en FIA WEC. « Remporter une course du Championnat du Monde d'Endurance de la FIA est un véritable rêve devenu réalité et j'ai du mal à contenir mon émotion. C'est incroyable. »
Selon Policand, la clé de cette victoire réside dans l'introduction au Brésil du nouveau pneu à gomme dure de Goodyear et dans la gestion prudente des pneus par l'équipe pendant la course, Akkodis ayant réussi à transformer ce qui était jusqu'alors son talon d'Achille en atout.
« Il y a un an, nous n'étions nulle part », se souvient le Français. « Après avoir remporté presque tous les championnats GT3 dans le monde, nous étions très ambitieux en arrivant en FIA WEC, et ce fut donc un choc énorme de nous retrouver en queue de peloton. Nous nous sommes concentrés sur l'amélioration de la vitesse de la voiture et, grâce au soutien de TOYOTA GAZOO Racing pendant l'hiver, nous avons abordé la saison 2025 en sachant que nous avions les performances nécessaires sur un tour, mais dès le début de la saison, nous avons été confrontés à la dégradation des pneus. Lors du deuxième relais, nous perdions généralement un peu de vitesse et des places, mais avec les pneus plus durs au Brésil, nous avons réussi à rester en tête. »
« C'est un honneur d'avoir un pilote du calibre de José María dans notre équipe, et après toutes ces épreuves, c'est un immense plaisir de lui offrir ce cadeau. J'ai eu Clemens pour la première fois au téléphone avant Spa l'année dernière, lorsque l'un de mes pilotes était malade. J'ai consulté la liste de la FIA et je me suis dit que je devais trouver le meilleur « Silver ». J'ai vu son nom, je l'ai appelé et maintenant, il est sur la plus haute marche du podium !
« Avec Petru, nous avons une longue histoire commune, car il a couru avec nous dans le GT World Challenge. Il a failli arrêter la course, mais je l'ai poussé à revenir. Je lui ai dit : « Mec, tu dois courir ce championnat », et ce qu'il a accompli ici est tout simplement génial ! »
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