
Anthony McIntosh a admis avoir ressenti une énorme pression lors de sa toute première séance de qualifications du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA (FIA WEC) à Interlagos, hier (12 juillet) – avec les espoirs de tout un pays reposant sur ses épaules…
McIntosh n’a commencé la course automobile qu’en 2021, en s’engageant dans la Mazda MX-5 Cup avant de progresser en Lamborghini Super Trofeo, Pirelli GT4 America, Michelin Le Mans Cup, Championnat d’Italie GT et Asian Le Mans Series. Dans cette dernière, il a remporté la catégorie GT en février dernier à Dubaï aux côtés de Ben Barnicoat et Parker Thompson.
Ses apparitions en Super Trofeo, en soutien au FIA WEC, ont éveillé son intérêt pour la série reine de l’endurance, et McIntosh a donc rejoint l’équipe Racing Spirit of Léman pour les Rolex 6 Heures de São Paulo ce week-end. Il partage l’Aston Martin Vantage engagée en catégorie LMGT3 avec le héros local Eduardo Barrichello et Valentin Hasse Clot.
Le règlement du championnat stipule que chaque équipe doit aligner son pilote classé Bronze pour la première phase de qualification, avant que le pilote Silver ne prenne le relais pour la Hyperpole, dans laquelle les dix meilleurs de la première phase s’affrontent.
Cela signifiait que, pour permettre à Barrichello de rouler devant le public brésilien passionné, McIntosh devait impérativement se qualifier dans le top 10 lors de ses débuts dans la série – avec une voiture que son coéquipier avait décrite comme « très bonne sur la durée, mais pas vraiment compétitive sur un tour ». Pas de pression, donc…
« En arrivant dans une nouvelle série, sur un nouveau circuit et avec de nouveaux pneus, je savais que je n’allais pas avoir beaucoup de temps dans la voiture, a reconnu le pilote de 50 ans. Je n’avais que les essais libres 1, 2 et 3 pour apprendre les réglages et me mettre dans le rythme. »
« ‘Dudu’ (Barrichello) et Val (Hasse Clot) ont été formidables avec moi, tout comme l’équipe et le championnat. Dudu est très fort en simulateur, et moi aussi je passe beaucoup de temps dessus pour apprendre les circuits. Je peux vous dire que ce tracé, sur le simulateur, a beaucoup plus d’adhérence qu’en vrai ! »
« D’habitude, je peux arriver sur un circuit et, en huit ou neuf tours, être très, très proche des pros avec qui je roule – mais ce circuit était difficile. Val est sorti de la voiture avec les yeux comme des soucoupes, il m’a regardé, m’a attrapé l’épaule et m’a dit : ‘Il n’y a pas de grip, alors n’utilise aucun des repères de freinage qu’on a répétés !’ Là, j’ai compris dans quoi je mettais les pieds… »
« D’habitude, je me qualifie face à plein de pilotes Silver et je me retrouve quelque part au milieu du peloton, donc j’étais assez détendu en me disant : ‘Pas de souci, je vais être dans le top 10 face à d’autres Bronze’ – mais waouh, c’était rude. C’était très serré ! »
En effet, alors que l’horloge tournait vers le drapeau à damier lors de la première partie des qualifications, McIntosh occupait la 10e place, juste à la limite. Incapable d’améliorer, il devait désormais espérer que personne derrière lui ne vienne lui ravir sa position. Finalement, le natif du Wisconsin a tenu bon avec seulement… 26 millièmes de seconde d’avance – ouvrant la voie au tour de qualification de Barrichello pour la pole position.
« Pour la première fois, j’ai commencé à paniquer dans la voiture », a-t-il confié. « Mon ingénieur m’a dit : ‘Tu es septième’, et moi je réponds : ‘Sérieusement, c’est ça le chrono que tu m’annonces ?!’ Il me dit : ‘Non, tu es septième, il te faut encore deux dixièmes’. Puis il revient à la radio : ‘Ok, maintenant tu es dixième !’ »
« Je me souviens que quand ils m’ont intégré à l’équipe, ils m’ont dit : ‘Tu as une seule mission : te qualifier pour la Hyperpole – c’est tout ce qu’on te demande !’ Donc j’avais l’impression que tout un pays me regardait en mode : ‘C’est la seule chose que tu dois faire, vraiment !’ Je transpirais dans la voiture, mais j’ai ramené le tour qu’ils demandaient… du moins je le croyais ! »
« Ensuite, c’était juste de la panique pure ! Ils me demandent : ‘Tu peux nous trouver deux dixièmes de plus ?’ Alors j’ai tout donné dans les virages 1 et 2, mais j’ai eu un méchant survirage. J’ai repris la radio et dit : ‘J’abandonne le tour – il n’y a plus rien à tirer de cette voiture.’ C’était plus chaud que ça n’aurait dû l’être… »
Les Rolex 6 Heures de São Paulo débuteront à 11h30 heure locale (16h30 CEST) ce dimanche 13 juillet.
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