Luc Donckerwolke, directeur de la création de Genesis, explique pourquoi l'opportunité pour la marque de rejoindre la catégorie Hypercar du Championnat du Monde d'Endurance de la FIA l'année prochaine est arrivée "au bon moment"...
Annoncée en septembre dernier, l’arrivée de la marque haut de gamme Genesis du géant automobile Hyundai en endurance en 2026, sa première incursion dans le sport automobile, a été confirmée en décembre dernier…avec tout ce que cela impliquera.
Genesis Magma Racing alignera deux prototypes GMR-001 en Hypercar, la catégorie reine du FIA WEC dès la saison prochaine. Cependant, comme le révèle Donckerwolke, le projet n’a pas été initié de la manière la plus orthodoxe qui soit…
"Nous avons discuté de tout cela pour la première fois lorsque Cyril (Abiteboul, président de Hyundai Motorsport) a commencé à travailler pour le groupe (Genesis), il y a plus d'un an et demi", a déclaré le Belge à fiawec.com. "Je l'ai invité à venir dans notre magnifique centre de design à Francfort et je lui ai dit : "Je sais que vous n'êtes pas censé élaborer un programme pour Genesis pour le moment, mais ce serait mon souhait que nous courrions en FIA WEC et au Mans avec Genesis".
"L'année dernière, j'avais prévu une réunion avec le président en Corée à la suite d'une présentation du projet. Nous avions préparé le coût du projet, mais à la dernière minute, le président n'a pas pu venir. Nous étions vendredi. Je devais prendre l'avion à minuit, j'ai donc dû écrire un courriel à la place. Lorsque vous demandez un investissement, vous devez normalement détailler les choses autrement que par courriel, mais je n'avais pas le choix. Le temps était compté, j'ai donc envoyé ce courriel et j'ai repris l'avion pour l'Europe.
"Au même moment, j'ai dit à Samir (Sadikhov, concepteur extérieur principal de Genesis) : "Lundi, tu prends le premier vol pour le sud de la France, pour aller au Paul Ricard, et tu commences à travailler sur le projet". Je ne savais pas du tout si j'allais devoir le rappeler pour lui dire "oublie ça, nous n'avons pas le feu vert", mais il devait commencer avant que nous recevions le feu vert, car le temps était compté. Il n'y avait pas d'autre solution".
"J'ai probablement passé le pire week-end de ma vie à attendre cette réponse. Heureusement, j'ai eu suffisamment d'activités pour me distraire le lundi et le mardi, et le mercredi matin, j'ai reçu une réponse de la part de notre président, qui m'a simplement dit "OK". C'est tout. Tous ceux qui étaient en copie m'ont alors demandé : "OK pour quoi ?!". J'ai répondu : "Nous allons faire des courses d'endurance". Il n'y avait que deux lettres, et c'est ainsi que j'ai eu le go pour lancer le projet FIA WEC et Le Mans."
“Il faut savoir que cela n'arrive nulle part ! Dans toutes les entreprises où j'ai travaillé auparavant, cela prend des années, et ce n'est certainement pas le designer en chef qui soumet au président un programme de compétition! Mais c'est comme ça que l'histoire a commencé, d'une manière assez peu conventionnelle, et ensuite nous avons commencé à structurer l'équipe...”
L'un des facteurs qui a joué en sa faveur, admet Donckerwolke, a été la liberté de création offerte par la réglementation Hypercar du FIA WEC, introduite il y a quatre ans et devant rester en vigueur au moins jusqu'à la fin de 2029. Elle s'aligne parfaitement sur la philosophie et l'ADN actuels de Genesis en matière de design.
"Les Genesis que nous voyons sur la route sont de la première génération", a-t-il fait remarquer. "La deuxième génération, sur laquelle nous travaillons actuellement, est beaucoup plus organique, beaucoup plus musclée et plus douce que l'architecture actuelle, disons, relativement construite. C'est essentiellement le langage formel qui a été appliqué au GMR-001."
"Par rapport à certains de nos concurrents qui sont allés dans la direction de la furtivité, vraiment géométrique et angulaire et en quelque sorte à facettes, nous voulions aller dans une direction complètement différente. Nous avons décidé d'adopter un langage formel plus doux, car nous aimons tous les voitures des années soixante, les Ferrari 330 P3 et P4, la Porsche 911, la Ford GT, qui avaient une allure plus aérodynamique. En fait, ce projet est arrivé au bon moment..."
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