Yifei Ye est entré dans l'histoire des 24 Heures du Mans le week-end dernier (14-15 juin) en devenant le premier pilote chinois à remporter la course la plus célèbre du monde, mais ce qui est peut-être moins connu, c'est que ce résultat représente également une sorte de succès "à domicile" pour la star d'AF Corse…
Avec ses équipiers Robert Kubica et Philip Hanson, Ye a fêté une impressionnante victoire dans la Sarthe au volant de la Ferrari 499P Hypercar n°83, complétant ainsi un triplé de victoires consécutives pour le constructeur italien dans le légendaire double tour d’horloge.
Bien qu'ils se soient élancés depuis la 13e place sur la grille de départ sur cette quatrième manche du Championnat du Monde d'Endurance de la FIA 2025 à la suite d'un problème survenu lors de la première séance de l'Hyperpole, le trio s'est progressivement rapproché de la tête et s'est rapidement retrouvé dans une lutte acharnée pour la suprématie avec les deux Ferrari 'usine' et la Porsche #6.
Alors que les #50 et #51 ont été retardées par quelques soucis et que le prototype allemand n'avait pas le rythme nécessaire pour s'imposer, l'équipage n°83 a été rapide et quais sans faille, à l'exception d'une pénalité pour infraction au drapeau jaune peu après 08h00, dimanche matin.
Kubica, qui a également partagé une voiture avec Ye en 2021, dans la catégorie LMP2, lorsque les deux pilotes et leur équipier Louis Délétraz ont été cruellement privés de la victoire par des problèmes électriques dans le tout dernier tour, s’est finalement imposé sous le drapeau à damiers avec un peu plus de 14 secondes d'avance sur la Porsche 963 #6 des champions du monde en titre. Une véritable rédemption, à en croire Ye.
"Lors de ma première course au Mans en 2021, j'ai connu la plus grande déception de ma carrière", a déclaré le pilote officiel Ferrari. "L'année dernière encore, la voiture fonctionnait très bien et nous avons mené pendant 83 tours, mais malheureusement un problème technique nous a contraints à l'abandon. Avant le week-end, Robert plaisantait avec moi : " Nous avons déjà couru deux fois ensemble au Mans et nous n'avons pas terminé, alors j'espère que cette fois-ci sera différente “. Et et finalement nous avons achevé victorieusement le dernier tour que nous avions entamé il y a quatre ans ! ”
“Le Mans est la course que tous les pilotes rêvent de gagner, et avec 21 Hypercars au départ cette année, le niveau de compétition était extrêmement élevé. Mais donne encore plus de valeur à la victoire. Tout le monde était très affuté, ce qui signifiait que nous devions pousser très fort, mais nous avons fait une très bonne course sans beaucoup d'erreurs et tout le monde chez AF Corse, de mes équipiers à tous les ingénieurs et mécaniciens, a effectué un travail formidable. Je suis très reconnaissant envers toute l'équipe. ”
"La 499P était fantastique et nous étions en position de nous battre pour la victoire dès le départ. A4 mi-course, nous possédions une belle avance, puis la voiture de sécurité a un peu cassé le rythme. À la fin, c'était assez serré, chaque erreur coûtant cher, mais franchir la ligne d'arrivée en tête était un rêve devenu réalité. J’ai eu l'impression de devoir me pincer pour savoir si c'était vrai. "
"Félicitations à toutes les personnes impliquées, le fait équipages différents et trois voitures d’un même team remportent l'une des courses les plus difficiles au monde l'une après l'autre est une réussite incroyable, à laquelle je suis très fier d'avoir contribué".
L'histoire d'amour de Ye avec le Circuit des 24 Heures remonte cependant bien avant 2021. En 2014, il a débarqué en France à l'âge de 14 ans et s'est installé au Mans pour s'entraîner à devenir pilote de course professionnel. Si l'on en croit l'exploit du week-end dernier, cette formation a commencé à porter ses fruits…
"Le Mans est une ville qui me tient à cœur", a reconnu le natif de Xi'an. “La dernière fois que je suis monté sur le podium ici, c'était en F4 française en 2016, et mon rêve depuis est de gagner un jour les 24 Heures du Mans. J'avais un appartement à côté des Esses, et de ma fenêtre, je voyais le restaurant du Tertre Rouge et j'entendais le bruit des voitures. Je n'aurais jamais pu imaginer que 11 ans après mon arrivée en France, je gagnerais cette course avec Ferrari. C'est vraiment quelque chose d'unique...”
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