Doublé de Ferrari aux TotalEnergies 6 Heures de Spa-Francorchamps

La Ferrari AF Corse 499P n°51 s’est imposée lors des TotalEnergies 6 Heures de Spa-Francorchamps. La troisième manche du FIA WEC a attiré une affluence record de 98 874 spectateurs sur le toboggan des Ardennes. Le constructeur italien poursuit sa série d’invincibilité dans la catégorie Hypercar. L’équipage composé de James Calado, Antonio Giovinazzi et Alessandro Pier Guidi signe une deuxième victoire consécutive cette saison.

“C’était une course amusante et j’y ai pris beaucoup de plaisir”, déclarait ce dernier. “Je me suis pas mal battu en piste avec Toyota et Alpine, et je n’ai pas vu passer mes relais, tellement je ne pouvais pas me relâcher dans la voiture.” Son coéquipier, Antonio Giovinazzi, saluait, lui, le “fantastique travail” des mécaniciens après l’accident qu’il a subi lors de la 2e séance essais libres. “Le début du week-end n'a pas été facile, mais nous nous sommes bien battus. Si vous voulez gagner en FIA WEC, vous devez être au bon endroit au bon moment, et je pense que nous méritons tous cette victoire.”

Sous le soleil spadois, Nicklas Nielsen conservait l’avantage de la pole position, acquise la veille par son coéquipier Antonio Fuoco. Derrière la Ferrari n°50, la 499P sœur n°51 dépassait la n°83 à la livrée giallo, Calado prenant le meilleur sur Phil Hanson, au virage des Combes.

Les plans du Cheval Cabré se voyaient contrariés par un homme : Frédéric Makowiecki. Parti de la sixième place avec l’Alpine A424 n°36, le Français réalisait un premier relais tonitruant, dépassant successivement la Peugeot TotalEnergies 9X8 n°94 de Loïc Duval, puis Hanson et Calado en l’espace de six tours, et au prix de manoeuvres superbes à La Source et Eau Rouge, pour s’afficher dans les rétroviseurs de Nielsen.

Les contre-temps continuaient pour Ferrari. En perte totale de performance suite à des problèmes de turbo, la n°83 d’AF Corse était rappelée à son garage pour de longues réparations. Plusieurs incidents en LMGT3 provoquaient l’intervention de la Safety Car, ce qui permettait au peloton Hypercar de se regrouper.

A la relance, la Ferrari n°50, désormais confiée à Miguel Molina, conservait les commandes devant l’Alpine n°36. Giovinazzi complétait le podium provisoire avec la Ferrari n°51. Mais l’Italien, gêné par le trafic, devait céder la 3e place à la surprenante Peugeot n°93 de Paul Di Resta. Avec la BMW M Hybrid V8 Team WRT n°20, Robin Frijns piégeait également le vainqueur des 6 Heures d’Imola pour le gain de le 4e place. Quatre constructeurs Hypercar différents se trouvaient alors aux quatre premières places, avant que Duval ne réussisse un double dépassement d’anthologie, dans Kemmel, aux dépens de Giovinazzi et Frijns !

Giovinazzi dépassait successivement Duval et Di Resta pour retrouver le podium provisoire, mais les principaux rivaux de Ferrari étaient décidément français en Wallonie. Alors qu’il ressortait des stands, Molina cédait la tête à Jules Gounon et l’Alpine n°36 lors de la montée vers le Raidillon ! Au cap de la mi-course, le Français possédait une courte avance sur les Ferrari n°50 et 51 de Molina et Giovinazzi. La BMW n°20 de Frijns et la Peugeot n°93 de Jean-Eric Vergne complétaient le top 5.

La deuxième moitié des TotalEnergies 6 Heures de Spa-Francorchamps débutait par la deuxième intervention de la Safety Car, consécutive à la sortie de piste, aux Combes, de la McLaren 720S United Autosport n°95 de Sean Gelael, percutée par la Mercedes AMG Iron Lynx n°60 de Matteo Cairoli. Les leaders de la catégorie Hypercar profitaient de la neutralisation pour effectuer leur 4e arrêt, sauf Vergne, qui optait pour une stratégie décalée. Son compatriote, Jules Gounon, reprenait les commandes au 90e tour.

La Safety Car était de nouveau sortie, afin de réparer une barrière des pneus percutée par la McLaren n°59 de Sébastien Baud, entrée en collision à Stavelot avec l’Aston Martin Vantage Racing Spirit of Léman n°10 d’Eduardo Barrichello. Les Ferrari profitaient de la neutralisation pour dépasser l’Alpine n°36 dans les stands, l’équipe française ayant décidé de changer les pneus, et le pilote, de l’A424 la mieux placée, désormais confiée à Mick Schumacher.

Tandis qu’Antonio Fuoco construisait son avance sur le toboggan des Ardennes avec la Ferrari n°50, la lutte pour le podium était absolument acharnée entre la Ferrari n°51 d’Alessandro Pier Guidi, l’Alpine n°36 de Schumacher et la BMW n°20 de Frijns. Le Néerlandais contraignait l’Italien à court-circuiter Eau Rouge et en profitait pour récupérer la 2e place, tandis que Schumacher était rappelé aux stands à cause d’une crevaison lente.

Il ne s’agissait pas du seul rebondissement de cette fin de course absolument folle ! Un temps mêlée à la lutte pour la victoire, la BMW n°20 était contrainte à l’abandon, victime de problèmes de freins. Nicklas Nielsen, lui, roulait à l’économie avec la n°50 pour s’éviter un splash en fin de course. A l’inverse, Alessandro Pier Guidi repassait en tête et augmentait le rythme pour s’octroyer un matelas d’avance suffisant pour se permettre un dernier splash à 12 minutes de l’arrivée.

“J’ai dû pousser et boucler des tours qualif pour créer un écart”, déclarait l’Italien. ”L’équipe a réalisé un travail incroyable, particulièrement avec la stratégie, et nous avons pu tout mettre bout à bout.” La stratégie de Ferrari se révélait effectivement gagnante. Pier Guidi offrait à la 499P n°51 sa deuxième victoire consécutive, trois semaines après les 6 Heures d’Imola, et coupait la ligne d’arrivée avec 4’’229 d’avance sur la n°50 de Nielsen.

Comme en Emilie-Romagne, l’Alpine n°36 décrochait la troisième place. La Toyota Gazoo Racing GR010 HYBRID n°8, pourtant partie de la 15e place, et la Cadillac Hertz Team JOTA V-Series. R n°12 complétaient le top 5. A noter que pour la première fois dans l’histoire du FIA WEC, huit constructeurs différents (Ferrari, Alpine, Toyota, Cadillac, Porsche, BMW, Peugeot et Aston Martin) ont terminé dans le tour du leader !

Pier Guidi, Giovinazzi et Calado comptent désormais 18 unités d’avance sur l’équipage de la Ferrari n°50 au classement des Pilotes Hypercar. Avec les points de la pole position et des deux premières places, le Cheval Cabré s’envole en tête du classement des Constructeurs Hypercar avec 65 points d’avance sur Toyota.

Vista AF Corse prolonge la fête pour Ferrari

Après un douloureux abandon à Imola, la Ferrari 296 Vista AF Corse n°21 a pris une éclatante revanche à Spa-Francorchamps ! L’équipage composé de François Heriau, Simon Mann et Alessio Rovera a livré une course parfaite, débutée de la 7e place, pour offrir au constructeur italien sa deuxième victoire de la journée.

Arnold Robin maintenait la Lexus RC F Akkodis ASP n°78, partie de la pole position, en tête du peloton LMGT3. Le Sarthois imprimait un rythme soutenu, comptant une poignée de secondes d’avance sur les Ford Mustang Proton Competition n°88 et 77. Au départ, les GT américaines avaient surpris l’Aston Martin Vantage Racing Spirit of Léman n°10 de Derek Deboer.

Un Full Course Yellow, nécessaire pour sécuriser la Porsche 963 Proton Competition n°99 en perdition, bouleversait la hiérarchie car plusieurs LMGT3 avaient emprunté la voie des stands pendant la neutralisation. La situation profitait notamment à la BMW M4 Team WRT n°46 d’Ahmad Al-Harthy, nouveau leader de la catégorie.

Malheureusement, les sourires allaient quitter le garage de l’équipe belge. Yasser Shahin endommageait la direction de la M4 n°31 suite à un contact au Bus Stop avec la Ferrari 296 Vista AF Corse n°54 de Thomas Flohr. La Lexus n°87 devait aussi jeter l’éponge, victime d’un souci mécanique dans la ligne droite de Kemmel. Les différents incidents incitaient la direction de course à faire intervenir le Safety Car.

Durant la neutralisation, Al-Harthy cédait les commandes, suite à un drive-through, à l’Aston Martin Heart of Racing n°27 d’Ian James. Au cap de la mi-course, les bolides de Gaydon, les n°27 et 10, menaient la catégorie devant la Corvette Z06 TF Sport n°81. Les différentes interventions de la Safety Car, et le panachage des stratégies pneumatiques, regroupaient de nouveau la hiérarchie dans un mouchoir de poche. A 90 minutes de l’arrivée, les cinq premiers - la Ferrari n°54, la Ford n°88, la Ferrari n°21, la Porsche 911 Manthey 1st Phorm n°92 et la Ford n°77 - se tenaient en seulement cinq secondes !

Alessio Rovera ouvrait la dernière heure de course en tête de la catégorie LMGT3 avec la Ferrari n°21, et l’Italien ne serait plus jamais rattrapé. A l’arrivée, l’Italien coupait la ligne d’arrivée avec 40’’230 d’avance sur la Ford n°88. Le constructeur américain signe son meilleur résultat dans la catégorie LMGT3 du FIA WEC. La Ferrari n°54 complète le podium.

Au classement des Pilotes LMGT3, Ben Keating, Daniel Juncadella et Jonny Edgar restent en tête grâce à leur victoire lors des 1812 km du Qatar avec la Corvette n°33. Mais ils ne comptent que quatre unités d’avance sur le trio victorieux de la Ferrari n°21

Les résultats complets de la course sont à retrouver ICI.

La quatrième manche du FIA WEC 2025 se déroulera en France, au temple de l'endurance, à l’occasion des 24 Heures du Mans, du samedi 14 au dimanche 15 juin.

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